Aide médicale à mourir | Moins de réticence au Saguenay–Lac-Saint-Jean

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Près de deux ans après l’entrée en vigueur de la loi canadienne, la pratique de l’aide médicale à mourir semble être plus accessible au Saguenay—Lac-Saint-Jean qu’à Montréal. C’est du moins ce qu’avance le neurologue et  coordonnateur du Groupe interdisciplinaire de soutien (GIS) pour l’aide médicale à mourir, le Dr Jean Mathieu. 

Bien qu’il n’ait pas été possible d’obtenir des statistiques concernant les professionnels de la région qui refusent d’exécuter l’acte, le Dr Mathieu souligne qu’il y a beaucoup moins de «réticence institutionnelle» dans la région
que dans certains hôpitaux, notamment anglophones, de la métropole. Selon lui, ce n’est pas parce que les hôpitaux de la région se démarquent nécessairement, mais plutôt parce qu’ils respectent les dispositions de la loi provinciale concernant les soins de fi n de vie.

Toujours selon ce dernier, les ressources en personnel seraient également bien réparties dans tous les hôpitaux
de la région. Ainsi, le délai maximal de dix jours prévu par la loi entre la demande au médecin et l’acte en tant que
tel serait bien respecté dans tous les établissements. Le Dr Mathieu note toutefois que ce sont les «actes médicaux les
plus encadrés au Québec» et que les démarches demeurent fastidieuses et surtout peu courantes pour les médecins.
Le GIS doit parfois donner un coup de main aux praticiens de la région qui manquent parfois d’expérience pour se
retrouver dans les dédales administratives.

Un cul-de-sac pour les maladies dégénératives

Le Dr Jean Mathieu rappelle que bien qu’un grand nombre de maladies dégénératives neurologiques telles que le Parkinson, l’Alzheimer ou encore la sclérose en plaques puissent entraîner le décès du malade, ce type de maladie
n’est pas admissible dans la majorité des cas au programme des soins de fi n de vie. «Dans le contexte actuel de la loi, il n’y a aucune porte de sortie. Pour les patients atteints d’Alzheimer par exemple, si la demande est faite au début
de la maladie, le patient est apte à consentir, mais pas en fin de vie. Rendu au bout de sa maladie, il est bien souvent
inapte à consentir en raison des ravages de la maladie ou des analgésiques», explique le neurologue joint au  téléphone.
L’Association québécoise pour le droit de mourir dans la dignité (AQMD) fait le constat. Le président de l’association, le Dr Georges Lespérance, souligne que plusieurs causes sont actuellement devant la justice
pour admettre les maladies dégénératives. L’idéal selon lui serait de supprimer les critères concernant la «mort raisonnablement prévisible» afin que les dispositions avec les patients puissent être prises au début de
la maladie.

Selon le rapport intérimaire sur les soins de fi n de vie, 63 % des patients canadiens qui ont recours à l’aide médicale à mourir souffrent d’un cancer.

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