Projet de loi 143 | Des éducatrices craignent des fermetures

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Des éducatrices en milieu familial s’opposent au projet de loi 143 chapeauté par le ministre de la Famille, Luc Fortin. Certaines craignent même d’être obligées de fermer leurs installations.

Le projet de loi prévoit la réduction du nombre d’enfants de six à quatre, et ce, incluant les enfants des éducatrices.

«Je vais passer de cinq enfants payants à deux», déplore une éducatrice de la garderie privée non accréditée L’imaginaire, Bianka Fortin.

La dame anciennement accréditée a choisi de laisser tomber cette option. «Ça coûtait trop cher d’assurances et ma clientèle était déjà établie », confie Mme Fortin. Les propriétaires de garderies accréditées doivent prendre une assurance collective si le conjoint n’en a pas, ainsi qu’une assurance vie et salaire.

Une autre éducatrice, qui a requis l’anonymat, dénonce également l’aspect du guichet unique de ce projet de loi. Celui-ci touchera les éducatrices reconnues. «Mes futurs clients devront passer par ce guichet, je ne pourrai plus trouver de clientes grâce au bouche-à-oreille», raconte la dame avec 22 ans d’expérience.  Si le projet de loi est appliqué, il n’y aura plus d’annonces faites par les éducatrices.

L’article 5 du projet de loi stipule et exigera une formation, que ce soit de type AEC, collégial ou universitaire, pour les éducatrices voulant maintenir une garderie.

C’est cet article qui inquiète le plus cette éducatrice. «Ce n’est pas clair. Il n’est pas précisé si ce sera pour les nouvelles éducatrices ou non, explique-t-elle, méfiante. Toute place à la concurrence sera rejetée, en raison de ce guichet, car il n’y aura plus de possibilités de vanter sa garderie avec cette énorme banque de données», déplore l’éducatrice.

Bianka Fortin s’indigne aussi du fait qu’une femme enceinte qui, avec le projet de loi, ne pourra peut-être pas envoyer son enfant dans la même garderie que ses frères et sœurs. «C’est le cas d’une de mes bonnes amies», confie-t-elle. D’un autre côté, cette dernière est rassurée par ce projet de loi, car les mesures de sécurité comme la réanimation cardio-respiratoire (RCR) seront obligatoires.

L’autre dame responsable d’une garderie dans le secteur Saint-Jean-Eudes ne croit pas à la raison évoquée de la sécurité. «Les syndicats y sont pour beaucoup. Ils veulent plus de garderies accréditées, car elles sont syndiquées de facto, raconte-t-elle. Nous sommes rendues dix garderies pour un enfant! En limitant le nombre à quatre, les garderies décideront d’être accréditées pour éviter une fermeture.»

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