Seul en canot | Un défi de volonté

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En 2016, Christian Hudon était au bord du burnout. Son travail de bureau lui laissait une envie criante d’évasion et d’aventure. Il a donc abandonné son emploi et est parti pour un périple en solitaire de 47 jours en canot dans les rivières sinueuses du Labrador et du Nord du Québec.

C’est dans le cadre de la conférence «Seul en canot» que le Saguenéen a raconté son histoire devant une foule de plus de 75 personnes, entassées à la Maison du développement durable de Chicoutimi, mercredi soir.

Le canoteur n’en était pas à sa première randonnée de canot. Membre d’un club de canotage depuis 1995, il est un avionneur expérimenté et il a fait plusieurs expéditions en solo avant de s’attaquer à cet immense défi.

Le 7 juillet 2016, M. Hudon a pris le train de Sept-Îles en destination d’Oreway, un petit village de l’ouest du Labrador. C’est là que son épopée a commencé.

L’aventurier a fait son chemin dans les contrées sauvages et méconnues de cette province canadienne. De longues journées de rame, de rapides et de portage ont parsemé son parcours.

«Même lorsque je vivais des situations vraiment difficiles, je ne pensais pas lâcher. Je voulais vivre mon expérience jusqu’au bout et, de toute façon, le seul moyen de venir me chercher était l’hélicoptère ou l’armée», explique l’explorateur.

L’équipement qu’il devait transporter pesait plus de 150 livres, sans compter le poids de son canot. Il devait donc porter toute cette charge, sur un territoire non exploré et dans des forêts denses, afin de se rendre d’un cours d’eau à l’autre.

Le corps humain ayant ses limites, le courageux canoteur a dû faire le trajet en deux étapes afin de porter ses vivres au nouveau plan d’eau et d’ensuite retourner chercher son canot.

La plus grosse embuche que l’homme a dû surmonter s’est présentée à la fin de sa première étape et à son arrivée en sol québécois.

C’est là qu’il avait rendez-vous avec un couple d’amis qui devait continuer le trajet avec lui. Ils devaient aussi le réapprovisionner en nourriture et en équipement.

Le mauvais temps les a toutefois freinés et ils n’ont jamais pu venir au point de rassemblement. Le malheureux a donc dû survivre pendant trois jours, sans nourriture, en attendant l’avion qui devait venir le ravitailler.

«Partir aussi longtemps en solitaire, dans la nature, demande un temps d’adaptation lorsqu’on revient à la civilisation. Je n’étais pas prêt à revivre le stress de la ville. Cette expérience m’a permis d’apprendre à vivre chaque jour comme si c’était mon dernier», raconte M. Hudon.

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