Football collégial | À la recherche de relève et d’effectifs

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La santé du football au Saguenay—Lac-Saint-Jean est plus fragile que jamais. Le sport est de moins en moins populaire dans les écoles secondaires, ce qui rend le recrutement difficile pour les formations collégiales. Ces dernières doivent donc être agressives pour recruter en région, mais aussi se tourner vers la France pour afficher un effectif complet.

Aujourd’hui, seulement trois écoles secondaires dans la région ont un programme de football: Dominique-Racine, le Pavillon Wilbrod-Dufour et la Polyvalente des Quatre-Vents. Chaque année, environ 10 à 12 footballeurs désirent continuer leur carrière au niveau collégial. De ce nombre, deux à quatre joueurs sont recrutés en division 1 grâce à leur habileté. Cette réalité fait en sorte que les trois équipes collégiales de la région doivent se battre pour attirer le peu de jeunes restant dans leur organisation.

«On n’a pas le choix d’être attirant lorsqu’on recrute en région et faire preuve d’imagination pour avoir assez de jeunes dans nos rangs», raconte l’entraîneur des Cougars du Cégep de Chicoutimi, Nick Menachi, qui se rend du côté de Rivière-du-Loup, Québec et même de l’Outaouais à la recherche de talents.

Heureusement, les formations collégiales peuvent exploiter une nouvelle avenue depuis quelques années: la France. Chaque entraîneur se rend en Europe une fois par année et recrute plusieurs internationaux. Cependant, le nombre de joueurs français est toujours insuffisant et l’entraîneur des Gaillards du Cégep de Jonquière, François Laberge, se dit inquiet pour l’avenir du football à court terme.

«Si la situation ne change pas au niveau du football secondaire, d’ici deux à cinq ans, je vais devoir avoir de 25 à 30 joueurs de la France dans ma formation si je veux garder une équipe compétitive», explique-t-il.

Et c’est sans compter les difficultés au niveau secondaire. Il y avait une équipe à Roberval, mais celle-ci a été dissoute avant la dernière saison. À Saint-Félicien, on ne retrouve maintenant qu’une formation de calibre juvénile, alors que le cadet et le benjamin ne sont plus offerts aux jeunes, une mauvaise nouvelle pour la formation de la relève.

Le football demande également l’embauche de plusieurs entraîneurs et il est actuellement compliqué de trouver des instructeurs en région. Cette situation ne motive pas les écoles secondaires à se lancer dans le projet d’une équipe de football, surtout que cela implique un investissement puisqu’une équipe nécessiterait au moins six entraîneurs qui doivent être payés.

Comme solution, François Laberge suggère qu’on accepte de fusionner des écoles voisines afin de créer une seule équipe. «On pourrait faire exception pour les régions et jumeler des écoles, mais le Réseau du sport étudiant du Québec (RSEQ) exige qu’une équipe évolue avec des joueurs de son établissement».

La peur des parents d’inscrire leur jeune au sport en raison des risques de commotion cérébrale entre aussi en ligne de compte, selon Nick Menachi. L’entraîneur des Mustangs de l’Odyssée Dominique-Racine Maxime Gagnon croit pour sa part que la diversité des sports-études offerts dans les écoles secondaires ne favorise pas l’initiation des adolescents au football, car les disciplines comme le hockey et le soccer sont souvent les premiers choix.

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