Lucienne Allard, un siècle de sagesse

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Il y a quelques jours, Lucienne Allard souffl ait pour la centième fois ses bougies d’anniversaire, entourée de ses proches. C’est avec les yeux brillants qu’elle se remémore cette journée où elle a accédé au club select des personnes ayant franchi le seuil des trois chiffres.

La centenaire le jour de son anniversaire.

Vêtue d’une longue jupe en voile noire et les lèvres teintées d’un délicat rouge à lèvres rosé, Mme Allard est loin de projeter l’image d’une centenaire. Au contraire, son accueil chaleureux et son sourire renversant sont rafraîchissants.

«L’âge c’est quelque chose qui tient dans la tête. Je me sens encore jeune dans mon coeur, juste un peu moins dans mes jointures», rétorque la dame en ricanant. Bien qu’elle soit maintenant la dernière descendante de sa génération, celle qui est égale-ment la petite-fille du premier maire de Jonquière, Jean Allard, reste bien entourée avec huit enfants, 14 petits-enfants et 28 arrière-petits-enfants.

Elle est particulièrement proche de sa plus jeune fille, Suzanne. La secrétaire retraitée consacre maintenant la majorité de son temps au bien-être de sa mère. Elle lui rend visite à sa résidence presque tous les jours. «C’est difficile d’accompagner quelqu’un à temps plein. Il faut presque mettre sa propre vie sur pause, mais ça rapporte beaucoup. Quand je vais voir ma mère, ses yeux s’illuminent et j’en retire toujours énormément d’amour», illustre Suzanne Harvey, presque émue à la description de ce lien si fort.

Lucienne Allard et sa plus jeune fille, Suzanne Harvey.

Pour sa part, la mère de famille se décrit comme choyée et reconnaissante de toutes les attentions portées par sa fille. «J’en chercherais une autre comme elle, je n’en trouverais pas!» Même après avoir vécu un siècle, Lucienne Allard n’a pas mis de côté une de ses passions: le chant. Régulièrement, sa fille et elle interprètent en harmonie des classiques du répertoire francophone.

 

D’ailleurs, selon ses proches, si Mme Allard réussit encore à faire ce qu’elle aime, c’est en partie grâce aux bons soins des employés de la résidence Bonne Entente. Un travail louable qu’ils tiennent à souligner.

Un parcours inspirant

Madame Allard à l’âge de 18 ans.

Un retour aux études, 69 ans de mariage, une honorable carrière d’enseignante, un voyage en sac à dos en bien accomplie.

Malheureusement, plus le temps avance, plus la mémoire se perd. Aujourd’hui, cette femme resplendissante peine à se souvenir de tous les beaux moments qu’elle a vécus. Une fatalité qu’elle affronte sereinement. «Je ne m’arrête pas à ça. Je suis toujours passée à travers tout ce qui me faisait peur», affirme-t-elle, forte, sans crainte.

Mais Mme Allard est encore loin d’avoir tout oublié. Assise aux côtés de sa fille Suzanne, elle feuillette d’anciennes

photos. Lucienne Allard rit, s’exclame et dépeint chacune des photographies la transportant de nouveau en enfance.

Lorsqu’on l’écoute les yeux fermés, ses paroles pourraient se confondre avec celles d’un enfant émerveillé par le monde. Un moment palpable en émotions qui rend la vieillesse indubitablement moins effrayante pour tous ceux qui assistent à la scène.

 

 

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