Le huitième art?

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Avec la venue d’Ubisoft en région, l’industrie du jeu vidéo commence à prendre une plus grande place dans la vie des habitants du Saguenay. Si ce monde est bien connu comme divertissement, il ne l’est peut-être pas suffisamment en tant qu’art, selon ses adeptes.

L’étudiant en programmation de jeux vidéo au Cégep de Sainte-Foy, Yannick Gibeau, croit que l’éducation sur le sujet passe par l’expérience. «La plupart des gens qui s’acharnent à ne pas considérer les jeux vidéo comme un art à part entière ont rarement eu la chance d’en essayer un.»

Si le public a encore de la difficulté à considérer les jeux virtuels comme de l’art, la conceptrice de niveau au Typhoon Studios à Montréal, Maryse Joseph, estime que c’est parce qu’ils sont complètement différents des autres. «Il s’agit d’un art collectif nouveau genre. Certains s’occupent de la mécanique, des contrôles, des choses plus techniques, tandis que d’autres sont artistes en personnages, en audios, en animation pour créer un art interactif immersif.»

Les arts plus puristes ont toujours eu de la misère à accepter la venue d’un nouveau média parmi eux. Si le cinéma a dû se battre pour être reconnu comme étant le septième art, au début du XXe siècle, le combat est semblable pour les jeux vidéo. On les voit comme étant de simples divertissements, rien de trop recherchés. Cependant, selon Yannick, il y a un lien clair entre les films et sa passion.  «On doit faire la différence entre les jeux de consommation, qui sont l’équivalent des “blockbusters” et ceux dits “indie”, parallèles aux films d’auteur. Si le premier vise le profit, le deuxième tente de faire vivre des émotions profondes à celui qui le consomme.»

Phil Fish, Philippe Poisson de son vrai nom, est reconnu à travers le monde pour sa création du jeu Fez. Le Québécois a été la vedette du documentaire portant sur les jeux vidéos indépendants Indie Game: The Movie. Réel pilier du marché, il a créé une avenue pour tous ceux qui ne voulaient pas travailler pour de gros noms, comme Ubisoft ou Beenox. Travailler pour soi-même, c’est ce qui a motivé Alex Hutchinson à fonder Typhoon Studios après avoir quitté Ubisoft Montréal. On peut alors s’attendre qu’avec l’arrivée d’Ubisoft à Chicoutimi, quelques compagnies indépendantes verront aussi le jour.

 

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