L’inaccessibilité culturelle

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« Déjà que certaines salles de spectacle ne sont pas accessibles, imagine les scènes ! C’est impossible d’accéder à l’arrière de la scène. »

Maxime D.-Pomerleau est une artiste et journaliste originaire du Saguenay-Lac-Saint-Jean qui s’est fait connaître par le public en 2014 grâce à un court-métrage mettant en vedette une héroïne en fauteuil roulant surnommée « Batwheel ». « C’est une héroïne qui n’en est pas vraiment une parce qu’elle ne peut pas aller où elle veut, elle dénonce le système et les mauvais propriétaires. » Elle montrait alors, de façon humoristique, ses déplacements parfois compliqués, sa difficulté à atteindre des choses en hauteur et les obstacles qu’elle rencontre au quotidien. C’était aussi une façon pour elle de créer une héroïne pour ceux qui n’en avaient pas.

Maxime connaît une quinzaine de personnes handicapées qui font du théâtre ou une autre forme d’art dans la ville de Montréal où elle a décidé de s’établir durant ses études. Un nombre qui se justifie par les opportunités selon elle, mais aussi par le manque de diffusion de personnes handicapées sur la scène provinciale. « Ils n’ont pas l’impression qu’ils peuvent le faire, parce que personne ou presque ne le fait », explique-t-elle.

La directrice de l’Association pour la promotion des droits des personnes handicapés, Mme Boisvert, juge que la promotion de la culture est nécessaire auprès de ses membres. « Il a des gens qui ne parlent pas et qui ont l’art comme seul moyen de s’exprimer.»

Mme Boisvert côtoie tous les jours des jeunes et des moins jeunes ayant un handicap, qu’il soit physique ou intellectuel. Des spectacles et des vernissages sont mis en place pour permettre aux gens de s’épanouir le plus possible. Mme Boisvert confirme que la plupart des gens qui viennent voir les œuvres sont des membres de la famille, mais que tout doit commencer quelque part.

Maxime considère cependant que beaucoup de choses se sont améliorées dans le milieu. « Les professionnels ont plus d’ouverture, on n’entend plus dire : “Wow ! Il est bon pour un handicapé !” ». Cependant, pour ce qui est du grand public, les choses ne sont pas toujours roses. Maxime et Mme Boisvert ont toutes les deux remarqué qu’il restait du travail à faire. La directrice de l’Association considère cependant « qu’il faut y aller petit à petit et que tout est dans l’éducation de la population ».

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