Expositions de Jorge Aguilar et Pol Turgeon| Le CNE célèbre l’extravagance

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Extravagantes. Voilà comment on pourrait qualifier les œuvres des artistes plasticiens Jorge Aguilar et Pol Turgeon, présentées au CNE jusqu’au 2 décembre.

Le vernissage de l’exposition «Tour de cirque» en l’honneur du sculpteur et peintre mexicain Jorge Aguilar a attiré une vingtaine d’amateurs dimanche après-midi. Les sculptures en céramique et les bas-reliefs entrainent les spectateurs dans un univers poétique et enfantin grâce aux personnages joyeux et aux couleurs égayantes.

L’artiste puise tout d’abord son inspiration dans ses expériences personnelles avant de se laisser submerger afin de les mettre en forme. «Mon côté enfant est toujours éveillé. Comme je dis toujours mon travail est un peu comme mon journal intime, je m’inspire de tous les moments de ma vie. En plus, il y a toujours un grain de ma famille dans mes œuvres, une sorte de signature », s’est enthousiasmé l’artiste Jorge Aguilar.

Sculpteur depuis 25 ans, M. Aguilar rompt avec les codes de la beauté classique pour mettre en avant des personnages disproportionnés aux formes gracieuses et voluptueuses pour les faire danser.  «Les positions acrobatiques, comme être debout sur la pointe des pieds, parfois on dit qu’une personne de cette taille-là ne peut pas le faire, alors que c’est l’inverse», a précisé le plasticien.

Si Jorge Aguilar puise son inspiration dans ses souvenirs, ce dernier admire la sculptrice plasticienne Niki de Saint Phalle et s’inscrit dans la tradition du volume, de la légèreté et du mouvement.

Une allure chimérique surréaliste

«Que quelqu’un me dise qu’une image est épeurante, ce n’est pas mon but. Mais si une personne est touchée, c’est intriguant de savoir pourquoi une image nous émeut», explique Pol Turgeon.

À l’inverse des couleurs vives de Jorge Aguilar, le plasticien montréalais Pol Turgeon s’identifie au courant artistique des surréalistes.

Ses premières inspirations sont les croquis des portraits du peintre classique français Jean-Auguste-Dominique Ingres. «C’est un artiste que j’aime, j’avais eu une commande de créer une douzaine d’images dont le thème était le sommeil et les rêves. Pour m’inspirer j’ai feuilleté des livres dont Ingres. Je connaissais les tableaux, mais peu les croquis, alors je m’y suis attardé. Il arrive à insuffler une vie dans les croquis», a expliqué M. Turgeon. À travers les œuvres surréalistes de Pol Turgeon, passé et présent se croisent entre portrait et animal, l’imaginaire prend place.

À l’inverse des toiles, l’artiste utilise une vitre ou un plexiglas, l’image peinte et dessinée à l’huile ou à la gouache est ensuite transférée sur un papier. «J’ai marié ces deux choses-là pour faire cette série, j’en ai fait une quarantaine pour le livre. J’ai commencé il y a neuf ans et la série n’est toujours pas fini», raconté le surréaliste.

Ses œuvres s’inscrivent dans la lignée du manifeste du surréalisme : une image sortie d’un monde onirique et sans tabou où prime l’inconscient. «J’essaye de mettre une touche d’humour même si parfois certains ne le remarquent pas toujours [explosion de rires]. J’aime que le public soit touché, c’est intéressant de savoir pourquoi une image touche positivement ou négativement», a conclu Pol Turgeon.

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