L’information dans l’objectif des photographes

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Une image vaut mille mots. Susciter l’intérêt, attirer le regard et faire vivre des émotions aux gens. Voilà le travail d’Adrienne Surprenant et d’Alexis Aubin. Tous les deux photojournalistes, ils parcourent les endroits les plus reculés et hostiles du globe à la recherche du cliché parfait.

«Le photojournalisme montre la réalité. Il n’y a pas de pose et de set-up. Tout est tiré du réel», explique Adrienne Suprenant en faisant la distinction entre son métier et sa formation en photo commerciale. Pour sa part, Alexis Aubin décrit le photojournalisme comme un pont entre les diffé-rentes régions du monde. «Le but du photojournalisme est de faire connaître le monde aux gens. On les renseigne sur des problématiques qui, souvent, sont méconnues du grand public», explique le jeune photographe.

La photographe américaine Anna Boyiazis expose la série Trouver la liberté dans l’eau à La Pulperie de Chicoutimi à l’occasion du Zoom photo Festival.

En quête de problématiques sociales, environne-mentales et économiques, les photojournalistes sont appelés à travailler aux quatre coins de la planète pour couvrir et capturer les images d’un enjeu et de ses répercussions.La mission d’Adrienne Surprenant est bien plus grande que le reportage qu’elle produira à la fin de son voyage. Elle se sert de son statut de journaliste pour apporter une voix à ceux qui ne peuvent se faire entendre. À l’aide de son objectif, elle vise à préserver l’identité des territoires qu’elle explore.

«J’ai une responsabilité envers les gens que j’inter-viewe. Je me dois de publier l’information pour protéger l’identité de ces individus sur leur territoire», ajoute-t-elle.Ayant suivi une formation en sciences sociales, Alexis Aubin explore l’impact des pressions sociales et des conflits sur la population civile. Il se sert de sa caméra pour capturer les moments les plus frappants d’une problématique. «Ma formation me sert beaucoup lorsque je suis sur le terrain. Je comprends mieux les enjeux et je suis bien placé pour dealer avec le contexte humain et la réalité», dit-il.

Changement de plan

Le photojournalisme est un métier rempli de rebondisse-ments. Lorsqu’il est envoyé à l’étranger pour couvrir un évène-ment ou une situation, il est fréquent que le photojournaliste change ses plans à la dernière minute. En creusant et en faisant ses recherches sur le terrain, le photojournaliste doit être attentif aux distractions extérieures et se doit d’être curieux.

«Le meilleur sujet n’est pas nécessairement celui que tu as préparé à l’avance. Je crois que c’est important d’être ouvert lorsque j’arrive sur le terrain. Il arrive parfois que je tombe sur des gens et des sujets qui me touchent plus personnellement et dont je crois qu’il faut parler», raconte Adrienne Surprenant.De son côté, Alexis Aubin croit qu’il est important de garder une ligne directrice lors de la production de son reportage. «Habituellement je m’ins-pire de tout et de rien. Je fais souvent appel à mes contacts et je me prépare un plan logis-tique pour bien enligner mes idées. Évidemment tout peut arriver sur le terrain, mais je préfère me fier à mon plan et creuser loin dans mon sujet», explique-t-il.

Milieux hostiles

Parcourir la planète n’est pas sans danger. Alexis Aubin a toujours su se protéger sur le terrain. Il est malgré tout conscient des dangers qui peuvent survenir. «Aucune photo ne vaut la peine de risquer sa vie selon moi. J’aime m’entourer de locaux lorsque je visite un pays. Ils connaissent mieux que n’importe qui l’endroit où je me trouve. Je peux alors mieux cerner le degré de danger et me replier», dit-il.

Parfois confrontée à des situations plus difficiles, Adrienne Surprenant préfère garder le silence au sujet des épreuves qui ont traversé sa route. «Le métier n’est pas sans danger. L’important c’est de se protéger et de toujours se renseigner avant de partir. Tu dois avoir un minimum d’expérience pour affronter certaines situations», raconte celle qui a conclu une forma-tion de survie en milieu hostile pour journaliste.

Zoom sur le photojournalisme

La 9e édition du Zoom photo festival Saguenay bat son plein à Saguenay jusqu’au 11 novembre. L’évènement regroupe 20 expositions dans huit lieux différents, dont La Pulperie et la Zone portuaire de Chicoutimi, et une trentaine de photographes. Adrienne Surprenant et Alexis Aubin sont des habitués de l’évène-ment ayant déjà exposé leur travail au festival par le passé. «Je crois que le Zoom photo est une des meilleures manières d’exposer notre travail. J’invite vraiment les gens à aller sur place et se laisser transporter par les émotions qu’ils y vivront», lance Adrienne Surprenant.

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