Marie-Christine Bernard | À la quête de son identité autochtone

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L’auteure Marie-Christine Bernard indique que de ne pas avoir le statut Indien crée une sorte de vide chez elle.

De descendance micmac, mais sans avoir le statut d’Indien, l’auteure Marie-Christine Bernard part à la quête d’identité, au travers un personnage d’origine autochtone dans chacun de ses livres. C’est ce qu’elle a confié mercredi lors d’une conférence tenue à la bibliothèque d’Alma.

«Depuis que je suis toute petite, j’ai une sorte de fascination pour les Autochtones et je partage en quelque sorte certaines choses avec eux de façon inconsciente. Par exemple, j’ai toujours aimé aller faire de la cueillette. Également, j’ai toujours eu une sorte de connexion naturelle avec ces gens-là», raconte celle dont l’origine autochtone provient du côté maternel.

Elle poursuit en mentionnant que le fait de ne pas avoir le statut Indien crée une sorte de vide chez elle, qu’elle tente de remplir au travers ses histoires. «Je n’ai pas été élevée dans une famille autochtone, je n’ai pas non plus tout l’héritage culturel. Quelque part, je me dis que je suis chanceuse, puisqu’à mon âge, ça signifie que j’aurais été dans un pensionnat. Mais par contre, je sens un vide et je veux le remplir. Comme chaque personne, je me pose des questions à savoir d’où je viens et inconsciemment, ça se retrouve à être le fil conducteur de mes livres», indique Mme Bernard.

Un travail de recherche et d’expérience

Celle qui enseigne la littérature au Collège d’Alma est également chargée d’aider les jeunes autochtones qui font leur arrivée au cégep. Elle les aide notamment à s’adapter, puisque ces derniers, qui arrivent en grande majorité d’une réserve, n’ont pas le même mode de vie et la même façon de travailler que «les Blancs».

Cette charge de travail a permis à Marie-Christine Bernard de créer des liens avec des familles vivant sur les réserves et d’en apprendre plus sur eux. «Il y a une famille qui m’a accueillie chez elle et je me suis empreinte de leur mode de vie pendant mon séjour. Là-bas, je faisais ce que les femmes font, soit la petite chasse, à manger, par exemple», explique l’auteure.

Ces expériences personnelles lui permettent de donner de la crédibilité à ses histoires. Elle a également raconté, lors de la conférence, de nombreuses anecdotes qu’elle a vécues dans des familles autochtones. Elle avait notamment reçu l’invitation d’une de ses familles à se joindre à elle lors d’un rituel en prévision de la mort prochaine d’un aîné, mais également une invitation pour rejoindre cette même famille, en mai prochain, pour assister à la naissance d’un enfant.

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