Girard, dans la bonne allée

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Patrick Girard, lors du dernier tournoi majeur de la saison au USBC master, à Las Vegas.— Crédit photo Joe Maiorana

L’expression «être né dedans» prend tout son sens lorsqu’on parle du joueur de quilles professionnel Patrick Girard.

Les parents de Patrick Girard travaillaient tous les deux dans un salon de quilles. C’est son père Rémy, qui s’occupait du magasin d’équipement de l’endroit, qui l’a initié au sport dès l’âge de trois ans. L’homme originaire de la région n’a depuis jamais perdu l’envie de lancer la boule sur l’allée.

L’entourage de celui qui pratiquait au début le sport par amusement s’est vite aperçu qu’il était doté d’un talent particulier. «Ce sont mes parents qui l’ont remarqué et qui m’ont inscrit à des tournois un peu partout au Québec.» Durant son adolescence, Girard a gravi les échelons du bowling québécois en participant à des tournois provinciaux, au cours desquels il a fait belle figure. Bien qu’il ait toujours été dans les meilleurs de sa génération, c’est à 20 ans qu’il s’est fait connaître en remportant le plus important tournoi québécois. «Lorsque j’ai gagné la classique charlevoisienne en 2003, j’ai bien vu que je pouvais aspirer à plus et c’est là que tout a commencé pour moi», se remémore le nouveau membre des Hitmen de Philadelphie, une équipe professionnelle.

Conciliation carrière et vie familiale

Bien que Girard, qui en est à sa 16e année sur le circuit PBA (Professional Bowlers Association), ait obtenu sa meilleure moyenne (226,94) en carrière l’an passé, il n’y dédit pas tout son temps. Le quilleur travaille aussi au Salon de quilles Jonquière. «J’ai toujours eu l’ambition d’être parmi les meilleurs, mais mon but premier n’est pas de devenir le meilleur joueur au monde. J’aime beaucoup l’adrénaline que le sport procure, mais j’ai aussi beaucoup de plaisir à travailler au salon de quilles avec la gang et les clients. C’est un mariage parfait pour moi.»

Contrairement à ce qu’on pourrait penser, sa carrière n’interfère pas dans sa vie de famille. Selon Girard, sa carrière professionnelle lui demande d’être sur la route environ 30% de son temps, ce qui lui permet amplement d’être présent pour ses fils Ryan (8 ans) et Derek (12 ans).«Même lorsque je suis sur la route, je réussis à communiquer avec ma famille avec Facetime, par exemple. Je ne suis jamais parti plus de deux semaines consécutives de toute façon.»

Fait saillant

Le quilleur a atteint la reconnaissance ultime en se faisant repêché par les Hitmen de Philadelphie en avril dernier. Sa sélection signifie qu’il fait désormais partie des 40 meilleurs joueurs au monde. «C’est tout un honneur pour moi. Ce n’est pas tant l’argent que le prestige d’être reconnu par ses pairs qui me touche. Maintenant, c’est à moi de leur prouver qu’ils ne se sont pas trompés en me sélectionnant.» Mentionnons que ce genre de nomination est rarissime pour quelqu’un qui se consacre si peu à son sport comme le fait Patrick Girard.

Au total, Girard a amassé plus de 282 000$ sur le circuit professionnel depuis ses débuts.  Son plus grand souhait? «Remporter un tournoi majeur.»

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