Les scientifiques réagissent à l’étude de la Chaire en éco-conseil

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Le terminal de Grande-Anse
Le terminal de Grande-Anse

Le terminal maritime de Grande-Anse. Photo : GNL

 

L’étude de la Chaire en éco-conseil, visant à déterminer les moyens possibles pour rendre GNL carboneutre, fait réagir la communauté scientifique. 

«Comment peut-on s’associer à un tel projet d’énergie fossile en 2019 et prétendre œuvrer en développement durable?, réagit le biophysicien membre du Collectif scientifique sur la question du gaz de schiste, Marc BrullemansEst-ce que le modèle, prisé, de la Chaire de recherche a définitivement fait en sorte que l’Université, avec un grand U, devienne une annexe de l’industrie et en oublie, dans les faits, ses racines académiques?». Marc Brullemans précise cibler l’ensemble des universités canadiennes à travers cette dernière observation.
Le 4 septembre dernier, la Chaire en éco-conseil publiait une étude, faite sous contrat pour GNL Québec (voir encadré) pour un montant de 49 960 $, afin d’identifier les moyens crédibles pour rendre le projet carboneutre. Une étude qui risque de «miner la crédibilité de la Chaire», selon Marc Brullemans.
Le professeur à la Maitrise en études de l’environnement à l’Université de Moncton, Jean-Philippe Sapinski, soutient que peu importe les conclusions de l’étude, du fait de la façon dont la question de départ est formulée (soit d’évaluer seulement les avenues pour rendre le projet neutre en carbone), les promoteurs et les médias risquent de retenir du rapport que c’est faisable d’être carboneutre«Par extension, le projet sera carboneutre aux yeux du public, même si ce n’est pas ce que dit le rapport», dit-il, mentionnant néanmoins vouer le plus grand respect aux travaux de Claude Villeneuve.  

Une étude trop ciblée 

L’étude se base seulement sur le terminal de liquéfaction du GNL, laissant de côté le gazoduc ainsi que l’important trafic de méthaniers dans le fjord du Saguenay. «Ce n’est pas en balayant hors de notre vue les poussières qu’on les fait disparaître, et ce n’est pas en faisant faire le travail par d’autres, ailleurs ou plus tard, que l’on se montre responsable», dénonce M.Brullemans
À ce sujet, le directeur de la Chaire en éco-conseil, Claude Villeneuve, réplique que «c’est normal que l’étude ne porte que sur l’usine, car la carboneutralité est une approche comptable, et nécessite des frontières et des données scientifiques». Concernant les émissions en amont, il dit que les données ne sont pas mesurables, car trop imprévisibles, ce qui empêche de les intégrer dans une étude.
Le professeur de physique à l’Université de Montréal et directeur de l’Institut de l’énergie Trottier à la Polytechnique, Normand Mousseau, mentionne pour sa part que «l’impact environnemental sur le cycle complet de vie du gaz naturel liquéfié pose un réel problème pour la planète». 

Pour plus d’informations, consultez les articles en lien avec le sujet :
https://lapige.atmjonquiere.com/2019/09/26/pas-de-faute-ethique/

https://lapige.atmjonquiere.com/2019/09/26/la-carboneutralite-possible-sur-papier/

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