Pas de faute éthique

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Isabel Brochu ne croit pas que M.Villeneuve aurait dû accepter le mandat mais affirme qu’il n’a pas fait de faute éthique.  Photo: Isabel Brochu

 

Claude Villeneuve et la Chaire qu’il dirige n’ont pas fait de faute éthique, affirment plusieurs éthiciens interrogés. 

La consultante en développement et spécialiste en bioéthique, Isabel Brochu, ne croit pas que M.Villeneuve aurait dû accepter le mandat mais affirme qu’il n’a pas fait de faute éthique. «La liberté de recherche veut que l’UQAC ne peut pas refuser un projet à un chercheur, à moins qu’il n’y ait un sérieux problème d’éthique, ce qui n’est pas le cas ici. Par contre, à mon avis, [Claude Villeneuve] n’aurait jamais dû accepter ce contrat-là, qui divise socialement. Il savait pertinemment qu’il s’exposait à un regard critique du public, qui risque de l’associer à GNL Québec. Il a probablement été instrumentalisé par GNL 

Le spécialiste en éthique de l’environnement, Louis-Étienne Pigeon, précise que beaucoup de chercheurs voient leur travail d’un point de vue scientifiquement pragmatique, s’intéressant bien plus aux connaissances qui leur sont apportées par les recherches qu’à la nature du projet. 

Louis-Étienne Pigeon, spécialiste en éthique de l’environnement, pense que la méthodologie est à revoir.

«La méthodologie de recherche est peut-être à revoir, mais Claude Villeneuve n’a pas fait de faute sur le plan de l’intégrité scientifique, insiste M.PigeonIl a dû se dire que s’il refusait de faire l’étude, quelqu’un d’autre l’aurait fait, peut-être moins bien, et ne l’aurait pas rendue publique

Mme Brochu précise que «la Chaire en éco-conseil est un groupe de recherche indépendant, non financé par l’État», légitimant le fait de s’associer à des firmes comme GNL Québec. Elle soutient fermement qu’apposer son nom ne veut définitivement pas dire que Claude Villeneuve, qui est considéré comme le «pape du développement durable dans le milieu», selon elle, cautionne le projet de GNL.  

Le mirage carboneutre 

Du côté des détracteurs du projet, le fondateur de Négawatts, Jean Paradis, a envoyé une lettre ouverte aux médias, mentionnant que la carboneutralité de GNL n’est qu’un «mirage». Il pense que «la Chaire en éco-conseil n’aurait jamais dû prendre ce mandat», mais est bien plus tranché que les éthiciens. «Le comportement de la direction de l’université intrigue, déclare-t-il. N’aurait-elle pas dû intervenir pour empêcher une de ses composantes (ndlr : La Chaire en éco-conseil) de devenir ‘’fournisseur’’ sur un projet aussi controversé et qui concerne et enflamme tout le Québec 

Pour plus d’informations, consultez les articles en lien avec le sujet :
https://lapige.atmjonquiere.com/2019/09/28/les-scientifiques-reagissent-a-letude-de-la-chaire-en-eco-conseil/

https://lapige.atmjonquiere.com/2019/09/28/la-carboneutralite-possible-sur-papier/

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