L’aide médicale à mourir, une nouvelle mode?

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L’anthropologue Luce Des Aulniers était présente à l’UQAC afin d’y présenter sa conférence «Comment le statut culturel de la mort est-il touché par les pratiques de l’aide médicale à mourir ?» (Photos : Marie-Michèle Bourassa)

L’aide médicale à mourir pourrait devenir une mode. C’est du moins ce qu’a affirmé l’anthropologue, auteure et professeure émérite de l’UQAM Luce Des Aulniers lors d’une conférence à l’UQAC jeudi. Le tout s’est déroulé dans le cadre du colloque intitulé: «Sens et non-sens : la mort à l’heure de l’aide médicale à mourir»

C’est durant la période de questions que Mme Des Aulniers a été interrogée à propos des risques de création d’une mode avec l’aide médicale à mourir. «Oui, cela pourrait devenir une mode. C’est un mouvement de société, a-t-elle expliqué. L’enjeu, c’est comment faire pour que les gens “candidats” à l’aide médicale à mourir ne soient pas poussés dans le dos?» Comme solution, l’auteure du livre Le choix de l’heure: ruser avec la mort propose de bien réfléchir avant de passer à l’acte.

Malgré tout, elle croit que la mort naturelle ne disparaitra pas. «La majorité des gens meurent au rythme de leur corps, cela demeurera», a estimé la professeure.  

Une mort rituelle

Le long processus avant de pouvoir accéder à l’aide médicale à mourir est critiqué par plusieurs personnes. Pour Luce Des Aulniers, un constat clair s’impose. «Sans la ritualisation de l’aide médicale à mourir, ce serait une exécution. C’est pour adoucir la pratique qu’autant d’étapes ont été instaurées», a-t-elle affirmé.

C’est dans le cadre du colloque intitulé: «Sens et non-sens: la mort à l’heure de l’aide médicale à mourir» que Mme Des Aulniers était de passage à l’Université du Québec à Chicoutimi. Une cinquantaine de personnes s’étaient déplacées afin d’assister à sa conférence.

Le colloque est organisé par le Laboratoire d’expertise et de recherche en anthropologie rituelle et symbolique de l’UQAC en partenariat avec l’Institut de formation théologique et pastorale (IFTP) et la Chaire Religion, Spiritualité, Santé de la Faculté de théologie et de sciences religieuses de l’Université Laval.

Plusieurs autres activités auront lieu jusqu’à la fin du colloque vendredi en soirée, dont une présentation sur l’état des lieux de l’aide médicale à mourir en région par le docteur du CIUSS Saguenay-Lac-Saint-Jean Jean Mathieu et une table ronde d’intervenants auprès de personnes en situation de «mort prévisible» et de leurs proches.

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