Les En-Tête-T: un baume sur le cœur

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Depuis maintenant près de 25 ans, un peu moins d’une dizaine de personnes souffrant d’un traumatisme crânien se réunissent tous les lundis après-midi à la salle Côté-Cour de Jonquière pour suivre les ateliers des En-Tête-T. Le théâtre est pour eux une occasion de s’échapper de leur handicap.

Cette année, la pièce des En-Tête-T est la continuité de leur production de l’an passée. Elle sera présentée au Côté Cour le 6 mai prochain.

«Ça nous occupe. Ça fait travailler notre mémoire. Il faut apprendre notre texte et différentes choses. Il faut affronter le public et travailler en équipe», a déclaré fièrement celui qui est avec les En-Tête-T depuis leur création, Luc Boivin. Après un accident de la route, M. Boivin a aujourd’hui perdu le sens du goût, de l’odorat et souffre de prosopagnosie, pathologie qui fait en sorte que la personne ne peut différencier les visages de son entourage.

La plupart des participants n’avaient pas eu d’approches avec le théâtre avant d’avoir subi un traumatisme crânien. «Ce que ça m’apporte c’est que j’arrête de penser à moi et mon passé (avant l’accident). Pour moi venir au théâtre c’est m’occuper l’esprit», a confié l’une des participantes, Agathe Fortin. Celle-ci fait partie de la troupe depuis près de 12 ans.

Chaque répétition est consacrée à la mise en scène de leur pièce de théâtre présentée en mai. La production est assurée par l’auteur et metteur en scène Denys Leclerc depuis 24 ans. En septembre, la troupe commence avec une page blanche et bâtit l’histoire au fil des ateliers. Ainsi les participants reçoivent une nouvelle partie du texte chaque lundi et travaillent dessus. «C’est une clientèle particulière alors je n’avais pas le choix d’écrire spécifiquement pour eux. Il y a des difficultés pour certaines personnes, on adapte donc les personnages en fonction de cela, a révèlé M. Leclerc. Tout le monde joue avec tellement de cœur!»

Les ateliers sont offerts par l’Association des personnes traumatisées crânienne du Saguenay—Lac-Saint-Jean en partenariat avec Le Théâtre La Rubrique et subventionné par la fondation Martin Matte. Ce genre d’activité est rare dans la province. «Le rôle de La Rubrique là-dedans c’est d’amener le théâtre aux gens, non pas pour former des professionnels, mais pour le développement au plan personnel», a révélé la responsable à la médiation à La Rubrique, Marilou Guay-Deschênes.

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