Une mesure tirée par les cheveux

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Une confrontation entre deux joueurs de la LHJMQ. Photo : Dany Germain

 

La ministre déléguée à l’Éducation et responsable du loisir et du sport, Isabelle Charest, a récemment fait pression pour renforcer les mesures concernant les bagarres dans la LHJMQ.  Cette façon de faire est complètement dépassée, surtout dans le contexte actuel.

Déçue de la décision prise par la plupart des dirigeants de maintenir le statu quo sur le fait de punir plus sévèrement les bagarres dans la ligue, la ministre a contacté personnellement chacun d’entre eux. Elle a joué sur la corde sensible financière des subventions demandées par la ligue en raison de la pandémie pour les persuader de changer d’avis.

Non, les batailles ne sont pas une priorité en ce moment. Le Québec est en pleine crise sanitaire et alors que les infrastructures sportives ont besoin d’un coup de main, Mme Charest décide de faire un double échec.

Un tableau sur les batailles dans la LHJMQ de 2008 à 2020 illustre bien qu’il n’y a pas urgence d’agir.

 

Source : LHJMQ

 

On peut observer que la saison passée, il y avait en moyenne seulement 2.5 bagarres sur dix matchs. Il y a aussi une baisse flagrante des batailles comparativement aux chiffres des années 2010, 2011, 2012 et 2013 où il y avait au moins six ou sept bagarres pour le même nombre de parties.

Le hockey est en train de changer. On n’est plus dans le temps de Bob Bissonnette où la glace était une vraie arène de combat. On n’est plus dans le temps où les équipes embauchaient des durs à cuire et gagnaient des parties grâce à la violence.

Non le monde n’est pas parfait. Il y a encore des bagarres et il peut paraitre immoral de les laisser passer ça surtout dans une ligue junior où un joueur de 21 ans peut décider de jeter les gants contre un joueur de 18.

Mais maintenant, rien n’oblige David à se battre contre Goliath. Les bagarres ne sont pas obligatoires et elles sont généralement utilisés en dernier recours pour protéger des joueurs ou bien pour éviter des coups de cochon.

Ce n’est ni la bonne façon ni le bon moment pour utiliser un levier financier.

Laissons le temps arranger les choses.

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