L’ABC de la cryptomonnaie

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Tout le monde a déjà entendu parler des cryptomonnaies. Bitcoin, Ethereum, CoronaCoin : ces « monnaies virtuelles » sont sur toutes les lèvres, bien que rares soient ceux qui savent ce qu’elles sont vraiment.

D’abord, qu’est-ce qu’une monnaie virtuelle? Sans même le savoir, vous avez sûrement vous-même déjà transigé avec ce genre de monnaie. Peut-être avez-vous déjà acheté, avec de l’argent réel, des crédits vous permettant d’accéder à des niveaux supérieurs ou à un bonus de temps dans un jeu sur votre téléphone. Si c’est le cas, vous avez utilisé une monnaie virtuelle, donc une monnaie qui n’existe pas sous forme physique (billets, pièces) et qui n’est pas régulée par les banques et les États. Si cette monnaie virtuelle ne sert que dans un jeu spécifique, la cryptomonnaie, elle, permet de faire des achats et des ventes avec n’importe qui.

La plus connue de ces cryptomonnaie est le Bitcoin. En 2010 la valeur d’un Bitcoin ne dépassait pas 1 $. Aujourd’hui ce même Bitcoin vaut plus de 40 000 $. Si ces chiffres ont autant augmenté, c’est parce que cette cryptomonnaie est devenue bien populaire. « La valeur du Bitcoin est uniquement régie par l’offre et la demande. Il n’y a pas d’inflation ou de déflation », explique Alexandre Ferreira-Silva, président de Crypto Impôt, une entreprise spécialisée dans le traitement fiscal des transactions en cryptomonnaies.

Si vous ne possédez pas d’ordinateur superpuissant, il existe seulement deux façons d’obtenir des Bitcoins. La première, et la plus simple, est d’en acheter sur une bourse de change en ligne avec votre compte bancaire. La deuxième façon est en acceptant les paiements en Bitcoins en échange d’un bien ou d’un service. Par exemple, un vendeur de vélo pourrait décider qu’il accepte désormais les paiements en Bitcoins.

C’est bien beau tout ça, mais que se passe-t-il réellement si Jean veut envoyer 20 Bitcoins à Jacques ?

D’abord, Jacques devra donner à Jean son adresse Bitcoin, qui est semblable à une adresse courriel. L’annonce de la transaction sera ensuite rendue publique sur le Web (blockchain.com).

Dans un réseau de cryptomonnaie tout le monde peut voir les transactions réalisées grâce à un registre public. Cela dit, personne ne sait qui détient quel portefeuille puisque les informations personnelles sont encryptées.

Ensuite, deux systèmes de vérification entreront en jeu. Le premier est ce qu’on appelle les “nœuds Bitcoin”. Ce sont des ordinateurs appartenant à des gens qui vérifieront que Jean possède réellement les 20 bitcoins sur son compte et qu’ils n’ont pas déjà été dépensés.

Une fois que cette vérification est faite, la transaction sera placée dans un bloc qui s’insérera dans une chaîne de blocs communément appelée la blockchain.

La blockchain, c’est un peu comme un grand livre comptable. Toutes les dix minutes environ, une nouvelle page contenant un certain nombre de transactions est écrite. La validité de chacune de ces pages doit être vérifiée par des ordinateurs superpuissants. Ceux qui possèdent ces ordinateurs, communément appelés « les mineurs », sont récompensés en Bitcoins en échange de leur contribution au système.

Quand cette deuxième vérification est faite, les 20 Bitcoins sont transférés sur le compte de Jacques.

Il s’agit donc d’un processus qui peut prendre des dizaines de minutes, mais ce n’est pas un désavantage pour autant selon le fondateur de l’Académie Bitcoin, Jonathan Hamel. « S’il y a des délais, c’est parce que le système de validation derrière les transactions est extrêmement puissant », explique-t-il.

Rares sont les entreprises qui acceptent actuellement les paiements en Bitcoins, bien que la liste s’allonge de jour en jour. On peut penser à l’entreprise de voyage Expedia ou même à l’entreprise Dell spécialisée dans les technologies qui offrent maintenant la possibilité à leurs clients de payer en Bitcoins. Il existe également des plateformes en ligne, comme Yes to Bitcoins et Coincards, qui permettent d’échanger des Bitcoins contre des carte-cadeaux.

Mais dans quel contexte l’utilisation de Bitcoins ou d’une autre cryptomonnaie est-elle avantageuse? « Il y a beaucoup d’immigrants au Canada qui travaillent ici et qui envoient de l’argent à leurs familles avec des services comme MoneyGram. Avec ces services, on parle de 10, 15 et voire même 20 % de frais. En utilisant des Bitcoins, les immigrants pourraient envoyer de l’argent à leur famille presque sans frais et eux pourraient l’échanger pour la monnaie de leur pays », donne en exemple Jonathan Hamel.

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