Les étudiants en arts interdisciplinaires laissent leur trace

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« La COVID les faisait taire et pour plusieurs élèves, ce projet a été une sorte de coming out qui leur a permis de se dévoiler au grand public », a exprimé la technicienne en arts, Nathalie Villeneuve, dans le cadre du festival « Mémoire de l’entendement » présenté jusqu’à vendredi à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).   

Exposées à la galerie l’OEuvre de l’Autre et au Petit théâtre, les œuvres faisant partie du festival sont les projets finaux des finissants au baccalauréat interdisciplinaire en arts de l’UQAC. Les réalisations ont été faites à l’aide de plusieurs médiums différents et reflètent des émotions ou des réflexions vécues par les jeunes artistes. Le tout premier vernissage en ligne depuis la création de l’événement avait d’ailleurs lieu ce mercredi, par le biais d’un direct sur Facebook. 

Pour les étudiants, il était très important que ce dévoilement ait lieu malgré la pandémie. « C’est le premier projet où on peut réellement se laisser aller sans être aucunement encadré. Cela est en quelque sorte une façon de démontrer qui on est vraiment en tant qu’artiste », explique l’étudiant auteur d’un court métrage, Dominic Tremblay. 

Pour la coordonnatrice de l’événement Nathalie Villeneuve, le tournage forcé vers le virtuel de cette année a eu de nombreux effets positifs. « Je crois que l’utilisation des technologies nous a permis d’aller chercher un public encore plus grand que les autres années », déclare-t-elle. Elle ajoute même que l’utilisation de ces outils va devenir la norme. « On ne peut plus reculer maintenant », confie-t-elle. 

Bien que plusieurs artistes se réjouissent de la tournure des événements selon les circonstances, il est toutefois indéniable que voir une œuvre en personne est unique. « Le virtuel c’est bien, mais tout ne peut pas passer par ça, rien n’est comparable au fait de créer un vrai lien humain à l’aide d’une œuvre », exprime la jeune artiste, Marion Bibeau. 

 Selon la jeune femme fréquentant l’UQAC Rosemarie Caron, le milieu de l’art est clairement oublié en ces temps de pandémie. « Je pense aux artistes en arts visuels qui ont gradué l’an passé pour qui c’est très dur en ce moment. À présent, c’est nous qui s’en va là-dedans, c’est inquiétant », renchérit-elle.  

D’après Nathalie Villeneuve, il est certain qu’en ce moment, étudier en arts n’est vraiment pas évident. Par contre, elle reste optimiste pour les élèves graduant cette année. « Il faut s’enlever de la tête qu’ils vont tous finir peintre. Une multitude d’opportunités s’offrent à eux, ils sont très bien outillés et peuvent se trouver une niche dans plusieurs branches », termine-t-elle. 

Œuvre réalisée par un étudiant parmi les 11 finissants au Bac interdisciplinaire en arts de l’UQAC, Gabriel Dionne.

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