Friperies : un moyen éthique de consommer

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Alors que la fast fashion est en vogue, au grand regret des environnementalistes, il n’existe pas réellement de manière d’acheter des vêtements éthiquement parfaite. Les friperies sont toutefois une très bonne option d’un point de vue sociale et environnementale selon la directrice du laboratoire des nouvelles formes de consommation (NFC), Myriam Ertz.

Dans les deux dernières décennies, le mouvement du fast fashion a énormément gagné en popularité. Ce courant de commercialisation offre des vêtements à prix très bas, mais apporte aussi un lot d’impacts négatifs environnementaux et sociaux. La professeure au département des sciences économiques et administratives (DSEA) de l’UQAC et directrice du laboratoire NFC, Myriam Ertz, explique que l’objectif du fast fashion est d’augmenter la cadence de production des usines de vêtements pour, par le fait même, augmenter les profits des grandes chaînes.

Dans les dernières années, plusieurs boutiques de conception locale ont ouvert leurs portes. La mission de ces entreprises est d’offrir des produits plus éthiques à ses consommateurs. « Ce genre d’entreprises émergentes, avec une mission socio-écologique, permet de raviver le secteur économique au Québec. Toutefois, il faut savoir que c’est extrêmement marginal dans la consommation des vêtements des Québécois », a souligné Dre Ertz. Souvent, le coût qu’entraînent ces achats dits plus éthiques décourage certaines personnes qui vont préférer aller en friperie pour payer moins cher.

Friperies pour tous

Dre Ertz soutient que les magasins de seconde main allongent la durée de vie d’un produit et que, pour cette raison en particulier, elles ont un très grand rôle environnemental. D’un point de vue social, les friperies ont aussi un rôle important. « Ça permet à des populations plus défavorisées de pouvoir s’acheter des vêtements et ça permet aussi, dans beaucoup de cas comme dans les succursales des friperies Renaissance, de réinsérer les gens en les faisant travailler dans ces structures », a ajouté la directrice du laboratoire NFC.

La boutique de seconde main de Saguenay Friprix fait d’ailleurs sa part pour la communauté régionale. « On est une économie sociale et on fait travailler 15 salariés depuis 18 ans. On aide donc les gens à se trouver des emplois stables et on aide aussi la communauté en donnant des dons aux personnes qui sortent de l’hôpital, qui ont été victimes d’incendies ou d’inondations. Ces gens-là viennent s’habiller ici gratuitement », a mentionné la codirectrice générale de Friprix, Suzie Verreault.

Il est important que les personnes de toutes les classes sociales soient à l’aise de magasiner en friperie pour Suzie Verreault et c’est la même chose pour la directrice générale du comptoir Les Fringues à Chicoutimi, Samantha Bergeron. « Quand des gens qui ont plus d’argent viennent, ça nous aide parce que ça fait faire de la récupération et ça nous permet de rester ouvert », a souligné Samantha Bergeron.

Dre Ertz souligne aussi que peu importe le revenu de chacun, l’achat en friperie est bon pour l’environnement. Les boutiques de seconde main allongent la durée de vie des produits, diminuent l’extraction de ressources et limitent la production de déchets.

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