Violence conjugale : les maisons pour femmes débordées

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Au Saguenay-Lac-Saint-Jean, les maisons d’hébergement pour femmes sont débordées. Les chambres sont pleines et la demande augmente. Il est donc impossible de répondre à tous les besoins. La situation inquiète alors qu’on assiste à une récente vague de féminicides et à une hausse de la violence conjugale au Québec depuis le début de la pandémie.

À Chicoutimi, les travailleuses du Centre féminin du Saguenay font de leur mieux, mais elles sont trop peu nombreuses et manquent de ressources, dénonce sa coordonnatrice des services Valérie Gobeil. « Les besoins sont criants. Les femmes sont prises avec leur agresseurs », déplore-t-elle.

Au mois de mars seulement, 19 femmes ont été hébergées au Centre féminin. 14 autres ont été soutenues à l’externe. Malgré tout, une dizaine de femmes se sont retrouvées sur la liste d’attente et n’ont pas pu être aidées.

« Je ne passe pas une semaine sans dire à une femme qu’elle pourrait être tuée par son conjoint », avoue l’intervenante à La Chambrée Katie Tremblay.

L’établissement de Jonquière a pour sa part tenu 22 suivis de violence conjugale en mars, laissant une trentaine de femmes sur la liste d’attente.

Il y a au total six maisons pour femmes dans la région. Selon Valérie Gobeil, elles doivent chacune ignorer des appels à l’aide à tous les jours.

Québec corrige le tir

En réponse aux dix féminicides recensés depuis le début de l’année 2021, le gouvernement Legault a débloqué, le 23 avril, 223 millions de dollars sur cinq ans pour la lutte à la violence conjugale. De ce montant, 90 millions seront consacrés aux maisons pour femmes.

L’annonce a été faite conjointement avec la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes et le Regroupement des maisons pour femmes victimes de violence conjugale, qui ont longtemps négocié pour obtenir plus d’argent de la part du provincial. Pour les deux associations, cet investissement est un grand soulagement.

De son côté, Valérie Gobeil salue cette décision, mais rappelle qu’il reste quand même un travail collectif à faire.

« La violence conjugale, c’est un problème social. Plus on va sensibiliser à des comportements égalitaires, plus on va amener des changements », souligne-t-elle.

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