Arvida, l’endroit le plus surveillé durant la Seconde Guerre mondiale

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« L’endroit qui a été le plus surveillé pendant la guerre dans tout le Canada, c’est Arvida », a affirmé l’historien Dany Côté lors d’une conférence présentée à la bibliothèque d’Arvida, samedi après-midi. Il a retracé le rôle crucial de l’usine de la « cité de l’aluminium » durant la Seconde Guerre mondiale.

L’auteur de plusieurs ouvrages sur l’histoire du Saguenay-Lac-Saint-Jean a constaté au cours de ses recherches que le complexe industriel de Rio Tinto a été la seule compagnie privée à être protégé par l’armée canadienne. À cette époque, des canons antiaériens, des mitraillettes ainsi que des soldats étaient déployés aux abords d’Arvida.  

Toutefois, ces mesures drastiques ont laissé des séquelles au sein de la communauté. M. Côté a même prouvé qu’elles ont causées un « stress post-traumatique » à la population pendant au moins une décennie. Il a trouvé de vieilles coupures de journaux locaux dans lesquelles on donne des conseils afin de se protéger des bombardements aériens, alors que le conflit était terminé depuis plusieurs années.  

Considérée comme une industrie de guerre, l’usine a généré de l’aluminium pour les avions des Alliés, soit le Canada, les États-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie. Ce matériel était idéal pour augmenter la vitesse, parce qu’il est 2,5 fois plus léger que l’acier.  

Pour assurer la production, deux centrales hydroélectriques ont été construites, celles de Shipshaw et d’Isle-Maligne, puisque la transformation de la bauxite en aluminium nécessite beaucoup d’énergie. D’après l’historien, le complexe utilisait le quart de l’électricité du pays. 

Le potentiel hydroélectrique de la région était l’un des attraits du territoire pour les responsables de ce projet. En effet, l’emplacement de l’aluminerie n’est pas anodin. « Lorsque Alcoa est venue, la compagnie savait que la ville allait prendre de l’ampleur. On avait besoin d’un endroit plat […] Et d’un port en eau profonde pour les importations et les exportations », a-t-il expliqué.

Une exposition de photos consacrée à ce sujet est présentée à la bibliothèque d’Arvida jusqu’au 14 novembre.  

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