Karine O’Kay, la reine du drag

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« Quand on fait du drag faut toujours penser qu’on vient avec un coloc de plus », explique Marc Boily en montrant son costumier.

Marc Boily est catégorique : au Royaume de Saguenay, c’est son alter ego Karine O’Kay qui porte la couronne. La seule drag queen connue du Saguenay n’a pas de compétitrice et ne s’en plaint pas.

« Je me suis autoproclamé la reine du Saguenay, c’est ça pis c’est toute !», revendique Marc Boily en éclatant de rire.

L’homme qui pratique l’art de la drag depuis plus de 30 ans est heureux de se produire maintenant à Saguenay. Malgré l’absence d’une communauté développée comme à Montréal, Marc ne se voit pas retourner dans la région métropolitaine.

« Je reviens de Montréal, je me suis sortie de l’enfer, je n’y retourne pas », rigole l’artiste originaire d’Alma, qui voit beaucoup d’avantages à se produire sur les scènes saguenéennes.

« Tout est à faire, tout est à créer, c’est super. Éventuellement, j’aimerais trouver une place où on pourrait en faire une fois par mois, quelque chose de régulier. Un bar sans être un bar, quelque chose qu’on sait que c’est tout le temps-là », rêve l’Almatois.

Faire de la drag en région c’est aussi plus payant qu’à Montréal, affirme le coiffeur de métier. Quand il produit un spectacle, il établit le prix des billets pour bien rémunérer ses artistes invités. Le reste des profits lui revient.

« Ça n’existait pas la drag quand j’ai commencé, tout le monde jouait à l’illusion de la vraie fille. Là c’est vraiment une œuvre d’art », témoigne l’Almatois. (photo: courtoisie)

Le public au rendez-vous

À Saguenay, les shows de drag queens sont en demande. Lorsque Mado vient dans les environs les salles sont combles. Pareil pour Rita Baga, la drag queen qui a rayonné sur nos écrans cet hiver.

« Le public, ici, c’est des madames de 50 ans accompagnées de leur mari. Ce sont, eux, les messieurs qui sont les plus impressionnés, j’en ai vu après mon spectacle incapables de parler. J’ai hâte de voir l’impact de la pandémie sur mes salles, après la vague Rita Baga », raconte le coiffeur qui ne s’est pas produit sur scène depuis la crise sanitaire, mais qui ne pense pas avoir de difficulté à vendre ses billets.

L’ancien étudiant d’ATM travaille tranquillement sur un spectacle d’humour, selon une formule qui lui permettrait d’être seul sur scène. Un spectacle qui serait aussi bien accueilli des femmes que des hommes.

« Les gars aiment ça parce que c’est un humour coup de poing dans un gant de velours avec des paillettes […] c’est un humour encore plus masculin parce qu’on a le droit d’être plus acide », confie l’homme qui fait beaucoup de spectacles pour des corporations dans le temps des Fêtes.

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