Loi 101 dans les cégeps : des avis mitigés

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Deux professeurs de français du Saguenay appuient fortement l’application de la loi 101 dans les cégeps même si selon eux, l’adoption en tant que telle n’aura pas de grandes répercussions dans la région. 

Le gouvernement de la CAQ a tenu des consultations publiques du 21 septembre au 7 octobre à propos du projet de loi 96, soit la modernisation de la loi 101. Parmi les modifications, une serait que tous les Québécois seraient obligés de fréquenter un collège en français, sauf pour ceux qui sont allés dans des écoles primaires et secondaires anglophones.

Le professeur au département de français, langue et littérature au Cégep de Jonquière, Dominic Collard, appuie le projet de loi qui vise l’éducation dans les cégeps francophones obligatoires pour les Québécois. Selon lui, laisser la porte grande ouverte à l’anglais apportera beaucoup de problèmes. « On est dans un océan d’anglophones au Québec, donc on doit tout faire en notre pouvoir pour défendre la langue française si on veut continuer de la parler ». Il ajoute que le Québec peut devenir limitatif pour tous ceux qui souhaitent étudier en anglais, eux qui peuvent tout simplement poursuivre leurs études ailleurs.

Les deux professeurs ont également remarqué que des étudiants qui ont fréquenté une école anglophone secondaire ont beaucoup plus de difficulté avec leur maîtrise du français au retour dans un cégep francophone. Photo : Roxane Tremblay

Professeur de français au Cégep de Jonquière, François Desmeules est également pour la loi 101 dans les cégeps, mais avec certaines réticences. Il voit un avantage à ce que des Québécois deviennent bilingues, toutefois le français devrait être bien maîtrisé autant à l’écrit qu’à l’oral avant de poursuivre ses études dans une langue seconde.

Des étudiants en désaccord

De l’autre côté, une grande partie des étudiants des cégeps de la région sont contre l’adoption de cette loi. Plusieurs prônent le « vivre et laisser vivre », même s’ils sont conscients du danger pour la langue française au Québec. « Les gens doivent pouvoir garder une certaine liberté de choisir s’ils veulent étudier en français ou en anglais », affirme une étudiante au Cégep de Jonquière, Éloïse Boudreault.

Toutefois, l’Association générale des étudiants et étudiantes du Collègue de Chicoutimi (AGEECC) sont pour l’adoption du projet de loi. « C’est une proposition que l’on veut appuyer, mais il faut seulement demander l’avis de nos étudiants avant de se prononcer », explique le président de l’AGEECC, Jean-Simon Desrochers.

 

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