Réconcilier les enfants à la lecture, une mission impossible ?

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La lecture chez les enfants est de moins en moins fréquente. (Photo : Justin Escalier)

Les jeunes Québécois seraient-ils fâchés avec la lecture ? Alors que le Salon du Livre du Saguenay Lac-Saint-Jean fermait ses portes le 3 octobre, il est malheureusement de plus en plus rare de trouver de tels objets entre les mains des enfants.

Les statistiques ne mentent pas. D’année en année, les charmantes têtes blondes sont de moins en moins nombreuses à lire : 58 % des garçons et 47 % des filles lisent moins d’une heure par semaine pour le plaisir, selon une étude sur la motivation en lecture pendant l’enfance, publiée par l’Institut de la statistique du Québec en 2016. Et la pandémie de Covid-19 est loin d’avoir amélioré la situation, car pour beaucoup, la lecture se fait principalement dans le cadre scolaire.

Pourtant, selon une étude de Scholastic Canada datant de 2012, 61 % des enfants de 0 à 5 ans se font lire une histoire le soir avant d’aller dormir. Encore mieux, 58 % des 6-8 ans, principalement des garçons, aimeraient bien qu’on leur lise des livres à voix haute.  Alors d’où vient le problème ?

La rigidité du cadre scolaire joue un rôle non négligeable en imposant des listes de livres à lire sans forcément se préoccuper des attentes et espérances des plus jeunes. Toujours selon Scholastic, 94% des enfants affirment que leurs livres préférés sont ceux qu’ils ont choisi eux-mêmes. Peut-être qu’une réflexion sur les méthodes pédagogiques serait de bon ton pour donner le goût de la lecture.

On peut aussi certainement blâmer les nouvelles technologies. La prolifération des téléphones intelligents et des tablettes altère les capacités de concentration et diminue le temps d’attention. Twitter résume parfaitement ce syndrome du déficit de l’attention, puisque le principe même de ce réseau social est de réduire la longueur des messages à 280 caractères. Le cerveau a de plus en plus de mal à rester concentré longtemps sur un long texte.

Les solutions ne manquent pourtant pas pour résoudre le problème. On pourrait commencer par faire confiance aux bibliothécaires. À Saguenay par exemple, de nombreuses initiatives sont mises en place pour donner le goût des livres aux plus jeunes. Lecture de contes, abonnements spécifiques pour les enfants, rencontres avec des auteurs autochtones, clubs de lecture, l’offre est large et le coût minime. Alors que le prix des livres au Québec a fondu de 19 % en 10 ans, il n’y a plus de mauvaises excuses.

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