Des étudiants oubliés

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Au cours des dernières années, la proportion de votes chez les 18-24 ans aux élections municipales a été passablement inférieure aux autres. Pour espérer une augmentation, il faudrait toutefois leur offrir une véritable chance de s’affirmer et de voter en leur facilitant le processus, surtout lorsqu’ils sont aux études dans une autre région.  

 Près de 55,5 % des électeurs âgés de 18 à 24 ans ont voté lors des élections municipales de 2017, selon une étude de la Chaire de recherche sur la démocratie et les institutions parlementaires de l’Université Laval, alors que la moyenne de participation générale à l’élection de tous les groupes d’âges confondus était d’environ 66,9%.  

Devant ces chiffres, il est clair que les plus jeunes électeurs ne sont pas les plus participatifs. Au cours des dernières années, le taux de participation générale aux élections a aussi diminué, une situation préoccupante pour l’avenir de la démocratie québécoise.  

 Le Directeur général des élections du Québec a d’ailleurs présenté en 2012 une recherche intitulée « La diminution de la participation électorale des jeunes Québécois » qui dressait une liste imposante de raisons et de recommandations pour encourager les jeunes à voter aux différents paliers démocratiques. 

La grande majorité des participants à cette recherche, soit 95 % des répondants, avaient déclaré que le vote électronique serait une des meilleures solutions pour améliorer le taux de participation des jeunes. Malheureusement, ce mode de scrutin est toujours en analyse au Québec. Or, les jeunes pourraient s’attendre à une solution temporaire pour compenser ce manque et pour rendre les élections plus accessibles, ce qui est loin d’être le cas.  

Actuellement, à travers la province, seules les personnes habitant dans une résidence pour aînés, celles qui ne peuvent pas se déplacer et celles qui doivent s’isoler peuvent voter par correspondance. Les citoyens de 70 ans et plus ainsi que les contribuables peuvent voter par la poste dans certaines municipalités uniquement dépendamment des résolutions adoptées par le conseil municipal. Pour tous les autres, dont les collégiens et les universitaires, le vote par correspondance est impossible.  

Une situation surprenante puisque le vote par la poste est facilement accessible pour l’ensemble de la population au fédéral. Dans un contexte hors pandémie, les étudiants du cégep et de l’université peuvent même voter au fédéral sur leur campus. Pour le provincial et le municipal, ces deux options sont inexistantes. 

 Les citoyens, dont les étudiants qui quittent leur domicile pour les études, devraient pouvoir exercer leur droit démocratique, peu importe leur localisation.  

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