Appropriation culturelle : l’excuse facile

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La censure aura eu raison d’une autre institution universitaire. Le MAGE – UQAC – l’association étudiante à l’Université du Québec à Chicoutimi – a reculé devant cette culture de l’annulation.

Rappelons d’abord les faits.

Ce groupe, représentant supposément toute la communauté, est composé d’un cercle d’une trentaine d’élus, des étudiants de chaque association (majoritairement blancs). Bien qu’il prône « un modèle de démocratie participative et représentative », comme le stipule le site Internet du MAGE-UQAC, les universitaires non élus n’avaient pas la moindre idée qu’un processus de vote allait être enclenché par ce groupe de privilégiés.

Dans l’ordre du jour du conseil central du 20 octobre dernier, pas un seul mot sur les différentes plaintes ou le vote. Pas un seul. Simplement deux petits énoncés nébuleux en fin de conseil : Party d’Halloween et, cinq points plus loin, Appropriation culturelle.

Comment peut-on penser que ces points mèneront à une décision aussi polarisante ? Peut-on vraiment se prétendre démocratique dans de telles circonstances ?

Difficile de convaincre qui que ce soit quand le vice-président du MAGE-UQAC, Alexis Diard, ne se veut lui-même pas convaincant, lui qui aurait souhaité « que plus d’étudiants puissent partager leurs opinions » afin de « permettre à l’association une meilleure représentativité », tel que mentionné dans Le Quotidien. Une belle démocratie représentative…

Des Blancs dérangés

Parlons-en des plaintes. Des plaintes qui ont été formulées au MAGE-UQAC par des étudiants « offusqués » de la situation. Des étudiants qui ne sont pas d’origine mexicaine, il est important de le spécifier.

Pourquoi être offusqué d’une fête qui ne se voulait en aucun cas être une déformation ou une attaque envers cette culture ? D’une culture qui n’est même pas la leur ?

Bref, même ces Blancs « offusqués » n’ont pas la réponse, malheureusement. Ils utilisent plutôt la carte à jouer « appropriation culturelle » ou le cancel culture, qui commence à devenir très populaire, pour se sauver de toutes possibles argumentations.

Une excuse devenue trop facile et vide de sens.

Appropriation culturelle ? « Utilisation, par une personne ou un groupe de personnes, d’éléments culturels appartenant à une autre culture, généralement minoritaire, d’une manière qui est jugée offensante, abusive et inappropriée ». C’est l’Office de la langue française du Québec qui en fournit la description.

Quand on lance cette fameuse carte, il faut au moins connaitre la définition complète, et non uniquement la première partie…

La prochaine fois que le MAGE-UQAC fera les manchettes à l’Assemblée nationale, il faudrait que ce soit pour des raisons pertinentes

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