École primaire : la « cohorte COVID » en retard

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Julie Gravel et ses élèves

Des professeurs de troisième année de primaire remarquent de gros retards chez leurs élèves dans plusieurs matières scolaires. Confinés pendant la fin de leur première année et le milieu de leur deuxième, les enseignants doivent désormais composer avec des classes plus faibles dans ce niveau que dans les autres.

Julie Gravel et ses élèves

Julie Gravel continue de donner certains travaux à faire en ligne pour que les enfants s’habituent à la technologie. (Photo : Théa Ribault)

 

« Les élèves de troisième année sont très faibles et ont énormément de besoins par rapport aux autres. Il y a un grand nombre d’entre eux en échec à l’heure actuelle », raconte l’enseignante de deuxième année à l’école primaire Marguerite-Belley de Jonquière, Julie Gravel. Les enfants qui étaient en première année lors du début de la pandémie ont manqué les mois de mars, d’avril et trois semaines de mai en 2020. « On a rouvert la dernière semaine de mai, mais plusieurs élèves ne sont jamais revenus, se rappelle Julie. En plus, notre école a été la première à fermer, plus tard, en novembre, quand les cas dans la région ont commencé à augmenter. Pour eux, cela représente presque six mois d’école en moins ! »

La professeure en charge des troisième année au sein de Marguerite-Belley, Karine Girard, n’a même pas eu le temps de s’entretenir avec La Pige sur le sujet, malgré son envie de témoigner. Elle a tout de même pris le temps de parler des autres enseignants de la région, et le bilan est lourd : une majorité d’entre eux se disent « débordés ».  « C’est très diffcile pour elle (Karine). Le plus compliqué, c’est la lecture. Ils ont encore le niveau des élèves de deuxième, c’est-à-dire qu’ils font du décodage. Mais en troisième, ils devraient être rendus à comprendre ce qu’ils lisent. Cette séquelle principale entraîne des difficultés dans de nombreuses autres matières », explique l’enseignante de Jonquière.

Pendant le confinement, en plus des cours en ligne, les enfants devaient faire des devoirs à la maison pour avancer le programme de chez eux. La distinction  d’encadrement parental durant cette période a créé de plus gros écarts de niveau entre les élèves.

Anxiété

Les professionnels de l’éducation ont aussi remarqué une hausse non négligeable des crises de pleurs, de colère et de stress chez les enfants. « C’est sûr que ça a été plus difficile de s’adapter. Il y a des élèves qui ont “disjoncté”. L’anxiété était tellement forte qu’ils se mettaient à faire des petites crises, ou niaiser un peu en classe, alors que ce n’était pas des choses qu’ils faisaient habituellement. Le stress parfois devient tellement grand qu’ils ne parviennent pas à le gérer », témoigne l’éducatrice spécialisée à l’encadrement de la même école, Marie-Josée Cormier.

Tous les professionnels de Marguerite-Belley redoublent d’efforts depuis plusieurs mois et espèrent que le retard accumulé n’impactera pas les enfants sur le long terme.

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