Le film à 360 degrés | L’art d’occuper l’espace

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Le réalisateur montréalais Sylvain Marotte utilise une technologie de pointe afin de créer des films à 360 degrés. Son but est d’offrir une expérience immersive à ses téléspectateurs en les plaçant au centre d’un dôme et, par le fait même, de l’action.

L’homme de 50 ans a été le premier étudiant du Centre des arts numériques, de l’animation et du design (NAD) en 1991. Cette institution a été instaurée à Montréal par d’anciens étudiants en Art et technologie des médias du Cégep de Jonquière.

L’artiste travaille présentement sur un film racontant l’histoire de Sorel depuis la découverte des Amériques. Ce film sera projeté dans un dôme à l’occasion du 375e anniversaire de la ville.

Pour M. Marotte, il s’agit d’une opportunité en or d’utiliser les avancées technologiques pour développer son art et de faire découvrir quelque chose de nouveau au public. «On revit, avec le 360 degrés, ce que vivaient les téléspectateurs au début du cinéma. Les gens sont émerveillés par la grandeur et la singularité de l’expérience audiovisuelle», explique-t-il.

Le réalisateur explique toutefois qu’avec cet émerveillement vient un désintérêt rapide. «L’extase devant la splendeur de la technologie retombe assez rapidement. Après quelque temps, le public en veut plus. Il veut une histoire, de l’attachement. On se doit de lui fournir un scénario solide et des images impressionnantes afin de l’amener dans notre univers», raconte l’artiste.

Avec les nouvelles possibilités qu’amène cette récente technique cinématographique viennent de nombreux défis et casse-têtes à résoudre.

N’ayant pas beaucoup de références sur lesquelles s’inspirer, les artistes qui expérimentent avec le film à 360 degrés doivent arriver avec leurs propres solutions. L’équipement nécessaire afin de filmer ce type de cinérama n’existe pas sur le marché, l’artiste a donc dû créer, avec son équipe, une caméra à l’aide d’un boitier de caméra «Red» et une lentille artisanale.

«C’est ce que j’aime du 360 degrés, il n’y a pas de chemin défini, je suis libre de créer comme j’en ai envie. Ce qui est difficile, c’est de concentrer l’attention du public au bon endroit. La profondeur de champ est pratiquement infinie, il n’y a pas de découpage entre l’avant et l’arrière-plan, on doit donc trouver d’autres moyens d’attirer son regard vers le sujet principal», éclaircit M. Marotte.

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