Rareté de la main-d’oeuvre | La construction n’y échappe pas
La Commission de la construction du Québec (CCQ) a ouvert son bassin dans plusieurs métiers au Saguenay—Lac-Saint-Jean, signe que la pénurie de travailleurs touche également l’industrie de la construction dans la région.
Les métiers de calorifugeur, couvreur, ferblantier, ferrailleur, poseur de revêtements souples et mécanicien en protection-incendie sont tous ouverts par la CCQ au Saguenay—Lac-SaintJean (en date du 24 octobre). Cela signifie qu’il y a moins de 5 % de la main-d’œuvre disponible détenant un certificat de compétence pour la région dans ce corps de métier.
Le représentant syndical de la Fraternité nationale des charpentier menuisiers (FNCM) au Saguenay—Lac-Saint-Jean, Sabin Lapointe, affirme que «c’est une année exceptionnelle dans l’industrie de la construction. Il y a une pénurie de main-d’œuvre partout au Québec (sauf en Gaspésie). Je pourrais placer 50 gars en menuiserie demain matin, mais je n’en ai pas.»
Autre signe du manque d’effectifs dans le milieu: la CCQ a ouvert le bassin de charpentier-menuisier au mois d’août. «Ça faisait depuis 2012 que je n’avais pas vu ça», constate M. Lapointe.
S’attarder au problème
À l’Association de la construction du Québec (ACQ), cette situation est jugée déplorable. «À court terme, des mesures doivent être prises afin de limiter la pénurie de travailleurs. La réglementation limitant la mobilité interrégionale afin de subvenir à la pénurie de main-d’oeuvre spécialisée dans certaines régions du Québec devrait être revue», atteste son responsable des affaires publiques, Guillaume Houle.
Actuellement, un travailleur qui réside dans la région administrative de la Capitale-Nationale ne peut travailler dans la construction au Saguenay—Lac-Saint-Jean, car il n’y est pas domicilié.
Pour Daniel Laterreur de CSD Construction, la pénurie de main-d’oeuvre est en partie due à l’exigence du métier. «Pour certains, l’industrie de la construction parait plus belle que ce qu’elle est réellement.» Celui qui préside ce regroupement de plus de 20 000 travailleurs de la construction prend l’exemple des conditions climatiques du Québec. «La formation des étudiants est effectuée à l’intérieur et tout se déroule bien. Quand ces derniers arrivent pour travailler à l’extérieur, avec les intempéries, c’est une autre histoire.»
Également, l’instabilité de l’emploi dans la construction en décourage plusieurs. «Quand vient le temps d’acheter une maison, ça devient plus difficile d’obtenir un prêt hypothécaire pour un travailleur sans garantie d’emploi.»