Bélugas | Une autre espèce victime des changements climatiques

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L’homme est le principal acteur causant la mort des bélugas du Saint-Laurent, ayant fait diminuer près de 90 % de la population du mammifère, et ce, depuis l’arrivée des européens en Amérique du Nord. Depuis l’an 2000, l’empreinte environnementale de l’homme a un lien direct avec la survie de l’espèce, selon le Dr. Stéphane Lair.

Dr. Lair présente une femelle béluga qui n’a pas survécu à la mise-bas. Photo: Gabrielle Poulin

«Des mesures de protections ont été mis en place. Par contre, l’impact des changements liés à l’activité humaine est, et sera, vraisemblablement significatif pour cette population, a expliqué Dr. Lair dans une conférence prononcée mardi au Musée du Fjord. Si on attend d’avoir des certitudes, il sera probablement trop tard.»

Depuis 1983, le programme de pathologie du béluga du Saint-Laurent a découvert que les principales causes de mortalité du cétacé sont, entre autres, les maladies infectieuses (43 %) et le cancer (16 %). Cependant, depuis la fin du vingtième siècle, ce sont les problèmes associés à la mise-bas (25 %). La cause des complications reliées à la naissance des veaux demeure hypothétique, explique toutefois celui qui est directeur du Centre québécois sur la santé des animaux sauvages.

Problèmes associés à la mise-bas

Les changements climatiques viennent bousculer le climat de l’estuaire du Saint-Laurent, et par le fait même, l’écosystème devient est de moins en moins propice à la survie des bélugas, et à la mise-bas. Par exemple, la diminution du couvert de glace et le réchauffement de l’eau restreint la présence d’hareng et de poissons démersaux, qui sont la principale source d’alimentation du mammifère

Certains contaminants comme les Polybromodiphényléthers (PBDE) s’attaquent à la glande thyroïde. «L’hypothyroïdie (incapacité à créer suffisamment d’hormones thyroïdiennes) chez [une femelle] enceinte a un effet sur […] l’accouchement, explique-t-il. Elle a plus de chance d’avoir des complications.»

De plus, le passage fréquent des bateaux dans l’estuaire du Saint-Laurent aurait un impact direct sur la mise-bas. La femelle a besoin de s’isoler et de rester calme lors de l’accouchement, mais leurs passages peuvent la stresser.

Le cas des cancers réglé

Depuis sept ans, aucun béluga n’a été retrouvé échoué sur les rives du Saint-Laurent dû à un cancer. Selon Dr. Lair, c’est grâce à la modification de la méthode de fabrication des alumineries de la région, qui à l’époque relâchaient des HAP, nocifs pour les bélugas.

 

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