La carboneutralité, possible sur papier

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Entrée du terminal maritime de Grande-Anse
Entrée du terminal maritime de Grande-Anse

L’entrée du terminal maritime de Grande-Anse, où serait construite l’usine de liquéfaction de GNL, est fermée au public. Photo: Titouan Bussiere

 

Si elle est possible sur papier, la carboneutralité pourrait toutefois être très difficile à matérialiser, convient l’auteur de l’étude portant sur GNL, Claude Villeneuve. «Soit tu ne seras pas carboneutre, et tu vas passer pour un menteur, ou bien ça va te coûter trop cher et ton bilan financier fera en sorte que tu ne feras pas le projet.» 

Le directeur de la Chaire en éco-conseil de l’Université du Québec à Chicoutimi, Claude Villeneuve affirme être opposé aux procédés de fracturation hydraulique, qui permettent de récupérer le gaz naturel qui serait utilisé par GNL. Il dit l’avoir toujours été, et rappelle que ses «mémoires et chroniques sur le sujet sont encore disponibles publiquement». 

Impossible de mentir 

Le directeur insiste sur la transparence totale de son étude, qui, depuis le commencement, est disponible au public. Le biologiste souligne que cette transparence permet au public de vérifier les informations, mais fait aussi en sorte que GNL ne peut pas mentir en détournant l’étude. «Si GNL dit des choses fausses en utilisant mon étude, je vais réagir», soutient-il. 
«GNL, c’est une étude de cas. L’important c’est que l’étude permette à toute entreprise d’avoir des solutions pour devenir carboneutre», rappelle Claude Villeneuve. Il mentionne que toutes les usines devraient viser la carboneutralité, et que l’état de projet de GNL permet d’y apporter des modifications pour l’améliorer.  

L’étude de la Chaire en éco-conseil, dirigée par Claude Villeneuve a été publiée le 4 septembre dernier et est intitulée «identification de moyens crédibles pour un grand émetteur final canadien de s’affirmer carboneutre au Québec». Elle évalue les possibilités de carboneutralité pour le projet de terminal de liquéfaction, Énergie Saguenay, et a été vivement critiquée par certains scientifiques.

La directrice principale des affaires publiques de GNL, Stéphanie Fortin, affirme que «la compagnie s’engage depuis le début à être carboneutre», et que c’est pour cette raison qu’elle a fait appel à Claude Villeneuve et à la Chaire, qui sont «très compétents dans le domaine». 

Pour plus d’informations, consultez les articles en lien avec le sujet :

https://lapige.atmjonquiere.com/2019/09/26/pas-de-faute-ethique/

https://lapige.atmjonquiere.com/2019/09/26/les-scientifiques-reagissent-a-letude-de-la-chaire-en-eco-conseil/

Aide-Mémoire

 

GNL Québec 

GNL Québec, avec son projet Énergie Saguenay, vise à exporter 11 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (ou GNL) par an. Pour cela, plusieurs projets entrent en jeu : Gazoduq, le pipeline gazier de 750 km entre le Saguenay et l’Ontario, relié au gazoduc existant de TransCanada, afin d’acheminer le gaz naturel de l’Ouest vers le Saguenay, mais aussi une usine de liquéfaction, un endroit d’entreposage ainsi qu’un terminal maritime. Toutes les informations sont disponibles sur le site web d’Énergie Saguenay. 

L’usine de liquéfaction qui doit être construite dans le port de Grande-Anse va servir à refroidir le gaz à une température de -162 degrés Celsius, pour pouvoir le charger et le transporter dans des super-méthaniers vers les marchés extérieurs (Europe, Asie, Moyen-Orient et Amérique du Sud). 

 

La Chaire en éco-conseil  

«La Chaire en éco-conseil est un organisme universitaire dont l’un des principaux modes d’intervention est l’assistance professionnelle auprès d’organismes, d’institutions ou d’entreprises souhaitant élaborer des projets dans un cadre de développement durable», peut-on lire sur le site internet de l’organisme. La Chaire est privée, donc non financée par l’État. (Titouan Bussiere)

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