Trudeau a mis la barre trop haute, selon Frédéric Boily

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Justin Trudeau a mis les attentes trop hautes en 2015 en promettant le «retour des voies ensoleillées», selon le politologue et commentateur Frédéric Boily.

Le professeur de sciences politiques à l’Université de l’Alberta présentait vendredi son ouvrage sur les forces et les faiblesses du premier ministre et de son parti, à l’UQAC. «En promettant tout, à tout le monde, Trudeau s’est un peu retrouvé au pied du mur», mentionne-t-il en parlant du projet Trans Mountain que le gouvernement s’est retrouvé contraint à acheter en fin de mandat. Selon lui, en tentant de séduire les environnementalistes tout en promettant aux Albertains un nouvel oléoduc, Justin Trudeau s’est retrouvé dans une situation perdant-perdant. «Ni un, ni l’autre est satisfait. Il s’est mis à dos tout le monde», ajoute le commentateur politique.

Une foule d’imprévus

Une grande partie de la présentation portait sur la difficulté que l’élection du président Trump a apportée au mandat de Justin Trudeau. L’imprévisibilité du président américain a forcé le leader canadien à renégocier l’ALENA, un dossier que le gouvernement se serait définitivement passé. Cependant, pour Frédéric Boily, la ministre Chrystia Freeland, responsable des affaires étrangères, a particulièrement bien géré ce dossier, notamment en formant un semblant de coalition avec les autres partis afin de défendre la vision du libre-échange canadien. «Rona Ambrose, Brian Mulroney et plusieurs autres ténors conservateurs et néo-démocrates se sont levés pour appuyer le gouvernement libéral dans ses négociations. Cette “équipe Canada” a donné à l’équipe du premier ministre la marge de manoeuvre pour négocier le meilleur accord possible», explique-t-il.  

La marque « Trudeau » toujours très efficace

S’il est souvent critiqué pour ses séances photos, par exemple lors de ses promenades en canot, ce genre d’activités médiatiques est très efficace selon le professeur. «Il a une capacité à connecter avec les Canadiens que ses adversaires n’ont pas», explique-t-il. Cette aisance avec le public permet aux gens d’avoir l’impression de mieux le connaître et donc de mieux s’identifier à lui. Cette «propagande émotive» est l’une de ses plus grandes forces et lui permet de se démarquer lors de campagnes électorales, affirme M. Boily.

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