Le Saguenay a besoin d’un mégaprojet
Dans le cadre d’une table ronde organisée par le Groupe de recherche et d’intervention régionales (GRIR) sur le thème des grands projets au Saguenay-Lac-Saint-Jean, quatre intervenants ont exposé leurs idées, lundi soir. Les positions exprimées étaient modérées, surtout pour les défenseurs des projets, qui ont fortement insisté sur l’importance du développement régional, mais sans oublier les enjeux environnementaux.
Présenté comme un défenseur des projets, le docteur en économie régionale, Marc-Urbain Proulx, a tout de suite dit qu’il était surtout en faveur du développement régional, sans être
particulièrement attaché aux trois grands projets régionaux. Le professeur soutient que toutes les régions du Québec ont besoin de mégaprojets, tous les cinq ans environ. «On a besoin d’une impulsion importante, dire non à ces projets, c’est possible, mais c’est dire non au développement régional», déclare M. Proulx. Il soutient que la région a besoin d’un mégaprojet si elle ne veut pas stagner.
Les quatre intervenants présents étaient tous d’accord sur le fait que l’industrie de l’aluminium devrait être plus développée, notamment en suivant l’exemple d’Elysis, qui vise à produire de l’aluminium sans émettre de gaz à effet de serre.
Également du côté des défenseurs des projets, le directeur général de Promotion Saguenay, Patrick Bérubé, a expliqué la position de son organisation, qui souhaite sortir la Ville de Saguenay du « cercle vicieux économique » dans lequel elle est. M. Bérubé voit aussi l’occasion pour des entreprises régionales de se créer, afin de se greffer aux plus gros projets. Il soutient aussi que l’emploi est la première cause de retour en région. Le directeur général a cependant mentionné à plusieurs reprises que c’était « un oui conditionnel tant que les promoteurs respectent les enjeux environnementaux ».
Marc-Urbain Proulx et Patrick Bérubé ont souvent mentionné l’auto-développement dans leurs exposés, soutenant qu’il était difficile de faire des projets de plus de 15 millions $ sans apport financier de l’extérieur.
Concernant l’opposition, les intervenants étaient le militant et fondateur de Négawatts, Jean Paradis, ainsi que le cofondateur et co-porte-parole de la Coalition Fjord, Adrien Guibert-Barthez. Les deux ont surtout insisté sur les risques pour l’environnement et la santé, surtout en cas de fuite.
Adrien Guibert-Barthez, venant à titre personnel, a rappelé que le projet de GNL était «inacceptable de A à Z», en citant plusieurs faits, notamment l’étude récente de l’IRIS, la pétition régionale regroupant plus de 51 000 signatures ainsi que le rejet du projet par le Parti Québécois.
Jean Paradis, de son côté, trouve inacceptable qu’Hydro-Québec propose de fournir 5 TWh d’électricité verte par année, quand on sait que le Saguenay (sans Rio Tinto) n’en consomme que 4.
Dans la sérénité et le respect, les idées ont été échangées afin de permettre au public de se poser des questions sur ces grands projets, tels que Métaux Blackrock, Arianne Phospate ou encore GNL/Gazoduc.