Accès faciles aux CHSLD

179
0
Partagez :

Il est très facile de s’introduire dans un centre d’hébergement et de soins de longue durée (CHSLD) de la région et de se promener sur les étages où les portes des chambres des personnes aînées sont pour la plupart ouvertes.

C’est ce que démontre une expérience réalisée la semaine dernière en après-midi. Un journaliste de La Pige s’est introduit dans quatre CHSLD de Saguenay, soit le CHSLD de la Colline, de Jacques-Cartier, le Centre d’hébergement George-Hébert et des Pensées.

Le but de l’exercice était de vérifier si les mesures de sécurité ont été renforcées depuis 2018. En novembre de cette année, la journaliste de TVA Andréanne Larouche, avait effectué une expérience similaire où le constat final revenait au même : il est très facile de s’introduire dans un CHSLD de la région. Le journaliste de La Pige se promenait dans les bâtiments avec un sac contenant quelques denrées à apporter à son grand-père fictif, M. Tremblay.

Informée de cette démarche, la conseillère-cadre aux relations médias du Centre intégrés universitaires de santé et de services sociaux (CIUSSS), Joëlle Savard, a remis en cause la pratique du joursnal : «Pour nous, ce sont des pratiques qu’on n’encourage clairement pas parce que ça insécurise énormément les milieux», met en garde

Plus facile d’entrer que d’en sortir

Une chose était flagrante lors de la visite : les procédures pour sortir de l’établissement sont plus restrictives qu’à l’entrée. Davantage de serrures sont verrouillées par un code de l’intérieur que de l’extérieur et les dispositifs de verrouillage à l’entrée permettent de n’ouvrir qu’une seule porte à la fois. «Ce sont des milieux de vie, ce ne sont pas des prisons. Ils doivent demeurer ouverts et accessibles. C’est en cohérence avec les orientations ministérielles et des familles», explique Mme Savard.

 

Les portes des chambres des occupants des CHSLD étaient pour la plupart ouvertes lors du passage du journaliste. Photo: Rudy Jodoin

Le déroulement

Pour entrer, il ne suffisait que de sonner, d’appuyer sur un bouton ou encore de laisser une personne ouvrir la porte. Les établissements sont également munis d’un système de surveillance par caméras.

Une fois à l’intérieur, pour entrer dans les différentes sections du bâtiment, plusieurs portes sont verrouillées avec un code que l’on doit entrer sur un pavé numérique. Ce code est très facile à obtenir, soit par l’entremise d’une petite affiche indiquant le numéro à composer tout près du clavier numérique ou de personnes qui connaissent les lieux. Dans certains cas, il ne suffit que d’appuyer sur un bouton pour ouvrir la porte.

Une fois les portes déverrouillées, il était possible de se promener à proximité des chambres dont la plupart des portes étaient ouvertes, rendant ainsi les occupants potentiellement vulnérables.

Dans le CHSLD de la Colline, le journaliste s’est fait demander s’il connaissait les lieux et s’il venait visiter quelqu’un. Après une réponse affirmative aux deux questions, il était possible de circuler sans problème. Le CHSLD des Pensées a demandé au journaliste le nom de la personne qu’il venait visiter. Après avoir répondu «M. Tremblay», il était possible de continuer la visite. Dans les autres établissements, aucune question n’a été posée.

Depuis la diffusion du reportage de TVA, une politique d’accès d’hébergement longue durée et un plan d’action ont été mis en place pour permettre d’assurer que les milieux sont sécuritaires, mais demeurent ouverts. Cette politique dicte le fonctionnement des entrées et des sorties en centre d’hébergement, ce qui permet d’uniformiser le fonctionnement de l’ensemble des établissements.

Les heures de circulation qui étaient autrefois variables selon chacun des centres sont maintenant uniformisées. Le CIUSSS juge que les améliorations nécessaires ont été apportées dans les établissements après la diffusion du reportage de TVA. «Notre filet de sécurité, c’est le personnel ou les proches des familles qui ont la responsabilité d’aviser une personne en autorité s’ils remarquent un comportement suspect», explique Mme Savard.

Partagez :