Billy Hamilton rêve de patiner

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D’aussi loin qu’il se souvienne, Billy Hamilton a toujours éprouvé des complications en lien avec un problème de hanche. Résigné à passer le reste de sa vie avec ce handicap, c’est une émission spéciale sur une opération qu’a subi Guy Carbonneau qui lui a redonné espoir. Aujourd’hui âgé de 39 ans, il vient de donner un nouveau souffle à sa vie.

Alors qu’il n’était âgé que de quatre ans, il a reçu un diagnostic qui a changé le cours de sa vie: la bactérie mangeuse d’os. Cette bactérie, qui, à un certain moment, lui donnait seulement 20 % de chances de s’en tirer indemne, a finalement mangé les trois quarts de sa hanche. Après plusieurs interventions chirurgicales pour tenter de la souder, il perd totalement l’usage de cette dernière dans l’adolescence.

Celui qui est maintenant employé du Cégep de Jonquière pouvait marcher, mais très difficilement, puisque chaque mouvement lui occasionnait de plus en plus de douleur en raison du frottement de ses os les uns sur les autres en plus de l’arthrose qui s’était développé. Il passe une bonne partie de sa vie ainsi, puisqu’aucune solution ne semblait être disponible pour régler son problème.
Jusqu’au jour où M. Hamilton a écouté l’émission «Découverte» portant sur l’opération de Guy Carbonneau aux hanches, qui souffrait de symptômes similaires aux siens. Il y a vu une chance incroyable de voir sa vie être améliorée et il a entamé ses recherches pour retrouver le médecin qui a fait l’opération à l’ancienne gloire des Canadiens.

Des mauvaises nouvelles…

Malheureusement pour lui qui s’était fait quelques espoirs, le docteur n’accepte pas de pratiquer cette intervention chirurgicale. Plus les années passent, plus il souffre.

Simplement s’asseoir lui cause le plus grand mal. À 38 ans, il n’en peut plus de se lever tous les matins en souffrant.

«J’étais vraiment tanné…c’est comme si je sentais mon os frotter sur un autre os à chaque mouvement que je faisais. Je savais qu’il n’y avait aucune chance avec le docteur de Guy [Carbonneau], Roger Gallien, mais je me suis rappelé qu’il avait un stagiaire lorsque je l’avais rencontré neuf ans plus tôt.»

Après quelques recherches, il retrouve finalement Étienne Belzile, l’ancien stagiaire qui est maintenant médecin à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus. Cette trouvaille allait changer le cours de son histoire.

Un nouveau départ

Selon Dr Belzile, deux options se présentaient à lui; soit une facile, de simplement atténuer ses douleurs, sans pour autant régler son problème, ou bien y aller d’un remplacement complet de sa hanche, mais sans aucune garantie.

«Ma hanche ne pouvait pas être pire qu’à ce moment, c’est-à-dire 0 %», laisse tomber Billy.

Le battant décide de foncer et de prendre l’opération la plus risquée. Le 18 décembre 2019, après une panoplie de tests de compatibilité, M. Hamilton passe finalement sous le bistouri.

Alors qu’en 2016, un médecin avait été le premier au Canada à réussir à remplacer une hanche humaine en l’espace d’une journée, voilà qu’on venait de réaliser une opération similaire sur un Jonquiérois d’adoption.

Bien que l’opération soit un succès sur toute la ligne pour l’instant, le risque de rejet de son corps est toujours bien présent et M. Hamilton ne veut pas crier victoire trop vite. Un mois après son intervention, il est finalement en mesure de marcher à l’aide d’une canne.

«Je peux enfin m’asseoir normalement! Ça peut sembler étrange, mais pensez-y, je n’avais même pas le souvenir de ce qu’était le fait de s’asseoir normalement et sans douleur. Vraiment, je ne pourrais être plus heureux. Je ne veux pas trop me faire d’idées, mais pour l’instant, tout va super bien.»

  1. Hamilton est en arrêt de travail de son emploi en finances au Cégep de Jonquière jusqu’au début du mois de mai et doit se faire suivre aux six semaines, à Québec. Si son opération lui occasionne beaucoup de voyagement, il affirme que le jeu en vaut la chandelle.

«Je ne veux pas me faire de faux espoirs, mais j’ai quand même un rêve que je veux réaliser. Je veux remettre des patins, avoir un bâton de hockey, je veux simplement patiner.»

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