Art numérique : une discipline en plein essor
Avec son panel de possibilités très large, l’art numérique permet une expérience immersive, de plus en plus prisée des artistes comme des amateurs d’art.
Cette discipline regroupe toutes les œuvres qui utilisent le numérique comme médium de création. Même si la définition est large et la frontière avec d’autres disciplines floue, elle regroupe toute production artistique réalisée avec des ordinateurs, des interfaces et des réseaux.
Les expositions et évènements mettant en avant des artistes utilisant le numérique fleurissent dans la région. Au Centre Bang, le travail de l’artiste montréalais François Quévillon est encore une fois à l’honneur jusqu’au 18 décembre, et le Centre national d’exposition (CNE) a accueilli un symposium au mois d’octobre, qui réunissait des jeunes créateurs sous la houlette de Paolo Almario, un artiste saguenéen.
La discipline a le vent dans les voiles. « Depuis une quarantaine d’années, le numérique est de plus en plus utilisé », remarque la coordinatrice artistique du Centre Bang de Chicoutimi, Anick Martel. Selon elle, l’art numérique est aujourd’hui plus facile d’accès pour les artistes. « Avant, il fallait être vraiment féru de la programmation pour faire de l’art numérique, ce n’est plus forcément le cas aujourd’hui. Il y a aussi le fait que certains outils, comme Photoshop, sont bien plus accessibles, à la fois en termes de compétences et de coût. »
Il n’y a pas que pour les artistes que l’art numérique est attractif. « Il permet de l’interactivité ou de la réactivité entre l’artiste et le récepteur de l’œuvre. Un effet sur l’œuvre, et réciproquement. C’est ce qui plait », explique Anick Martel.
Faire reconnaître cette discipline
Mais l’art numérique n’est toujours pas reconnu partout. « Au Canada et au Québec, il y a une vision de progrès par le numérique. Il y a donc une place importante accordée à plusieurs secteurs, comme dans la culture, alors qu’en Europe où l’identité est davantage fondée sur la tradition, c’est moins le cas », regrette l’artiste saguenéen Paolo Almario.
Pour faire connaître sa discipline et soutenir les artistes de la région, Paolo Almario a cofondé l’organisme Ubchihica, en compagnie d’une autre artiste, Lisa-Marie Lapointe, et de James Partaik. « Il y avait un vrai manque de soutien de l’art numérique dans la région. On voulait participer à l’écosystème culturel, et en lançant cette activité, on a réalisé que c’était vraiment pertinent », explique Paolo Armario. Le local de l’organisme, situé sur la Racine, devrait ouvrir ses portes en 2022.