Les Américains boudent la LHJMQ

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Les efforts de la LHJMQ sont tournés vers le fait de devenir plus attrayant pour les Américains. (Photo : Vincent Éthier (LHJMQ)

Ce sont 144 joueurs américains qui ont été sélectionnés lors des différents repêchages américains de la Ligue de hockey junior majeur du Québec (LHJMQ) depuis 2018. De ce nombre, aucun n’a traversé la frontière pour venir jouer au Québec. Attirer un Américain est pratiquement une mission impossible. 

Certaines équipes dont les Saguenéens de Chicoutimi décident de mettre leurs efforts ailleurs comme dans le recrutement de Québécois qui jouent actuellement aux États-Unis. Le récent voyage du directeur général de l’équipe chicoutimienne, Yanick Jean, au sud de la frontière n’était pas pour aller épier de potentiels joueurs américains, mais des joueurs venant de la province qui s’intéressaient à revenir au Canada afin de poursuivre leur parcours, selon le principal intéressé. 

De gros problèmes  

Pour le directeur des opérations hockey de la LHJMQ, Pierre Leduc, il ne faut pas chercher bien loin pour expliquer la situation. Selon lui, le découpage des États américains entre les trois ligues de la Ligue canadienne de hockey (LCH) est à la source. Les équipes de la LHJMQ peuvent recruter dans uniquement six États, soit le Maine, le Vermont, Rhode Island, le New Hampshire, le Massachusetts et le Connecticut, alors que la Ontario Hockey Ligue (OHL) et la West Hockey Ligue (WHL) le peuvent respectivement dans 20 et 24 États.  

« C’est un territoire avec de très bons programmes universitaires et des prep schools de qualité qui viennent compliquer les choses pour nos équipes du Québec », affirme le gestionnaire.  

La culture du hockey universitaire est également très forte dans ces États.  

« Vers 9 ou 10 ans, le rêve des jeunes dans ces régions est de jouer dans la National Collegiate Athletic Association (NCAA) pour une prestigieuse université. La ligue a toujours dû composer avec ça. De plus, la langue est un obstacle qui fait peur à plusieurs », continue-t-il. 

Voyant que certaines équipes ne repêchaient pas d’Américains, la LHJMQ s’est dotée, en 2012, d’une politique obligeant les 18 formations à repêcher deux Américains par année. Cette décision a été prise dans le but de prouver à la LCH qu’elle exerçait des efforts pour inclure les Américains.  

Avant le début de la pandémie, le commissaire Gilles Courteau souhaitait approcher la LCH pour qu’elle retourne à la planche à dessin afin de revoir le découpage. Selon M. Leduc, l’objectif serait de mettre la main sur l’État de New York, qui appartient à l’Ontario. 

Des solutions possibles  

Quant à lui, l’ancien directeur général des Screaming Eagles du Cap-Breton, Marc-André Dumont, a déjà proposé à la ligue qu’elle devance le recrutement des Américains vers l’âge de 14-15 ans, avant qu’ils aient des ententes avec des universités. 

« Ça donnerait plus de temps aux équipes pour convaincre les joueurs et tenter de leur vendre les bons côtés de la ligue », insiste l’homme qui agit maintenant à titre de directeur du développement hockey de la Ligue de développement du hockey M18 AAA du Québec. 

De son côté, le directeur général du Phoenix de Sherbrooke, Stéphane Julien, doute que le découpage soit le seul problème. Il croit qu’il faudrait que la LHJMQ se trouve une ville qui accueille une équipe aux États-Unis. La LHJMQ est la seule division canadienne n’ayant aucune équipe aux États-Unis depuis le départ des Maineiacs de Lewiston en 2011.  

« Il y a des jeunes qui ne savent même pas ce qu’est la LHJMQ. Pour la visibilité, surtout dans l’Est de la frontière, ça ne peut qu’améliorer notre ligue et en faire davantage parler », s’exclame l’homme de 48 ans.   

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