Raconter pour souligner sa culture
Pour mieux comprendre une culture ou une région comme le Saguenay-Lac-Saint-Jean, il faut apprendre ses contes et légendes, un fait tout autant vrai aux temps modernes. Telle est la perception du conteur Fred Pellerin qui se produira en spectacle dans la région le 16 novembre prochain.
Selon lui, toutes les légendes viennent du même bassin, mais ce sont les petites modifications qui vont permettre de voir l’imaginaire d’une région.
Il explique qu’il y a la classification Aarne-Thompson, qui est une notion démontrant que les mêmes contes se retrouvent partout dans le monde sous différentes formes.
« On dirait qu’il y a eu une grand-mère au début, pis elle a eu plein d’enfants pis c’est devenu toute l’humanité. Chacun est parti avec ces histoires-là que la grand-mère leur aurait racontées et qu’après les histoires ont évoluées, se sont transformées selon s’ils allaient au Nord, au Sud, à gauche, à droite », avance Fred Pellerin. « Après ce qui est l’fun c’est de voir comment chaque culture se le réapproprie. »
Les légendes sont intemporelles
Selon l’écrivain, les contes pouvaient autrefois servir à expliquer des phénomènes naturels incompris. Ceux-ci inculquaient aussi des leçons de vie. Cela ne veut cependant pas dire que la science a tué les mythes. De nos jours, il reste toujours les légendes urbaines et les mythes qui se passent de bouche-à-oreille. C’est justement ceux-ci que le Centre-ville d’Arvida a décidé de mettre en valeur lors d’une soirée d’histoires d’horreur le 29 octobre dernier.
Selon le directeur général de la Corporation Centre-ville d’Arvida et l’organisateur de la soirée, William Émond, ce sont ces mythes qui peuvent faire la réputation d’une région.
« Je pense surtout au Saguenay-Lac-Saint-Jean, étant donné qu’on est un Royaume avec une riche histoire. Je pense que c’est très important de préserver cet aspect-là », renchérit-il.
La région a un répertoire d’histoire nommé Contes, légendes et récits du Saguenay-Lac-Saint-Jean par Bertrand Bergeron. Ce recueil contient une quarantaine de récits.
Les anciens contes reviennent sous plusieurs formes à l’ère moderne selon Fred Pellerin.
« Y’a des mots du vocabulaire et des références à la réalité qui ne sont pas les mêmes. Ça fait que le conte évolue qu’on le veuille ou pas. Pis ça après c’est fun parce que ça enrichit le répertoire », souligne le raconteur qui pense qu’il y a toujours place à la modification dans un récit.
Il mentionne que cette tradition orale permet de garder une communication claire. « Plus que jamais, on devrait se conter des histoires », ajoute Fred Pellerin qui sera de visite au Théâtre C de Chicoutimi le 16 novembre afin de lui-même continuer la tradition orale de sa région.