Une photo pour la guérison

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L’exposition Si c’était moi est présentée au Centre national d’exposition jusqu’au 18 décembre.

Utiliser la photo pour aider à vivre un deuil, à traverser une épreuve ou à retrouver son estime de soi. Voilà en quoi consiste la thérapie-photo, qui gagne en popularité dans la région.  

Un bon exemple de cet engouement est la tenue de l’exposition Et si c’était moi, au Centre culturel du Mont-Jacob le 10 novembre. Dans la salle, les portraits de 22 modèles en difficulté psychologique offraient, pour la première fois, un visage à la santé mentale. Le but de l’événement était de déstigmatiser celle-ci afin d’en finir avec les tabous et les préjugés. Pour l’éducateur spécialisé et l’instigateur principal du projet, Marc-André Bouchard, la photographie est une « excellente » forme de thérapie. Selon lui, elle a des bienfaits autant au niveau de l’estime de soi que de la créativité.  

M. Bouchard confie également qu’une personne a pleuré en voyant sa photo à l’exposition.

« C’était la première fois qu’elle se faisait prendre en photo depuis plusieurs années. Elle a changé physiquement et lorsqu’elle a vu sa photo, elle a pu se voir sous un regard différent et elle s’est trouvée magnifique », confie-t-il. 

Transiter vers le deuil, une photo à la fois  

Edith Laliberté se retrouve de l’autre côté de la lentille, elle fait ce qu’elle appelle de la photographie thérapeutique. Depuis le décès de son fils en 2018, armée de sa caméra, elle s’est donnée comme mandat de prendre une photo par jour afin de cheminer dans le deuil. « Chaque jour j’ai une photo différente, ça me fait un album photos et c’est comme si je continuais à avancer avec lui », confesse la mère de famille. 

La résilience de Mme Laliberté face à cette épreuve continue d’inspirer les personnes autour d’elle.

« Les quatre dernières années, j’ai rencontré beaucoup de parents qui ont perdu des enfants, je les emmène marcher, on se parle, on va en montagne. Je prends souvent des photos et eux aussi ont commencé à en prendre », témoigne-t-elle.  

Sa démarche se veut artistique, créative et libératrice. La femme souhaiterait, dans un futur rapproché, faire des conférences afin de partager sa passion et son histoire avec le grand public. « Ça doit être ça ma mission finalement! Et je n’ai pas fini, j’imagine », conclut-elle.  

 

 

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