Pas de soignant, pas de patients

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La Clinique vétérinaire du Saguenay repose sur la Dre Audrey Émond et son équipe, elle n’a pas de remplaçant vétérinaire. (Photo : Élia Rousseau)

Recruter de nouveaux médecins dans les cliniques vétérinaires de la région n’est pas une tâche facile et la crise se fait sentir autant chez les patients que chez les professionnels. Pour avoir un rendez-vous en clinique, il faut prendre son mal en patience, ça peut aller jusqu’à deux mois et demi d’attente.  

Il y a plus d’une vingtaine de cliniques vétérinaires au Saguenay, pourtant certains Saguenéens n’arrivent pas à trouver un établissement qui soit prêt à soigner leurs animaux.  

Selon la technicienne en santé animale à la Clinique vétérinaire du Saguenay, Léonie Morin, le manque de médecins vétérinaires a un impact direct sur le nombre de patients par clinique.  

C’est ce qui pousse parfois les maitres à baisser les bras.  

« On a des gens qui nous amènent des animaux parce que les cliniques vétérinaires de la région ne prennent plus de nouveaux clients et leur animal est malade. Ils ont besoin de soins, mais ils n’ont même pas accès à un vétérinaire », relève la directrice générale de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux Saguenay, Claudia Côté.  

Un pour tous  

Même pour les cas pressants, les cliniques n’offrent plus de service d’urgence en raison du manque de soignant. Sans être un cas isolé, à la Clinique vétérinaire du Saguenay, les soins reposent sur une seule médecin vétérinaire.  

« On n’a pas de remplaçante. Donc quand elle est indisposée, on doit soit annuler les rendez-vous des clients ou les reporter. Parfois, quand la vétérinaire est malade et qu’on doit intervenir, on est obligé de faire la consultation au téléphone », raconte Léonie Morin.  

Les hôpitaux vétérinaires sont débordés eux aussi. « Tout le monde se garroche les animaux d’un établissement à l’autre. On est débordé, on ne fournit plus! C’est sûr que moralement pour nous ça fait mal au cœur de dire à un animal: “ Tu vas avoir mal pendant deux mois.” », souligne-t-elle.  

Où sont-ils ? 

La pénurie de vétérinaires dans les régions ne date pas d’hier. Elle avait déjà commencé avant la pandémie et n’a cessé d’augmenter depuis. Selon la technicienne en santé animale, les jeunes soignants manquent d’incitatif pour rejoindre les régions.  

« Ils préfèrent aller dans les grandes villes où il y a plus de nouvelles technologies et de cas spectaculaires. Le problème c’est que ces technologies-là sont très dispendieuses et les petites cliniques régionales ne peuvent pas se les permettre », affirme Léonie Morin.  

C’est une situation qui affecte les conditions de travail des médecins vétérinaires et leurs équipes en plus des animaux. Pour Mme Morin, il faudrait que l’ordre des vétérinaires du Québec trouve un moyen d’attirer les soignants en région avant que la crise ne s’aggrave.  

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