La « Flétanmania » à La Baie
Une vague d’engouement semble s’être emparée du site de pêche hivernale à La Baie. Les magasins « ne fournissent plus » en gros fils et en gros hameçons, depuis que la pêche scientifique aux flétans atlantiques a ajouté un nouvel attrait à cette passion régionale, selon l’expert et passionné Rémy Aubin qui a créé le terme « flétanmania ».
Celui qui travaille également à l’Accommodation des 21, où il vend des articles de pêche sur le boulevard de la Grande-Baie-Sud, se dit très heureux de la tournure qu’a prise l’initiative d’une pêche scientifique aux flétans dans les eaux du Saguenay. « C’est vraiment impressionnant. L’an passé, on a peut-être eu une dizaine de personnes qui ont vraiment essayé d’attraper ce poisson. Cette année, ils se comptent par centaines », a-t-il déclaré.
Selon Rémy Aubin, le retrait de certaines restrictions, dont notamment celle qui interdisait de capturer toute autre espèce alors qu’on cible le flétan, a permis aux intéressés de réellement « s’y mettre ».
Cet avis est partagé par la biologiste du Musée du Fjord, Myriam Coulombe. « Lors de la première édition, on a eu une seule capture. Là, on en a huit. C’est surtout que les gens sont plus nombreux à participer à la recherche, mais également ils sont plus préparés à attraper cette espèce qui est assez massive », a-t-elle expliqué.
Pour une scientifique comme Mme Coulombe, les passionnés de pêche qui participent à la recherche sont une main-d’œuvre exceptionnelle. « C’est très rare dans mon domaine que des gens aillent se porter volontaires pour nous aider gratuitement et en grand nombre en plus ! », a déclaré avec entrain la biologiste.
Un des objectifs de l’étude étant de déterminer la taille et l’origine de la population régionale de flétans atlantiques, Myriam Coulombe ne croit pas que les huit prises capturées sont suffisantes pour établir à quel point ce poisson est présent dans les eaux du Saguenay.
« C’est certain qu’un échantillon de huit, ce n’est pas beaucoup pour une étude scientifique. Il est possible qu’on ait à renouveler l’expérience de pêche scientifique pour une autre année ou deux », a mentionné Mme Coulombe.
Si l’initiative venait à être renouvelée, Rémy Aubin accueillerait la nouvelle avec joie. « C’est vraiment impressionnant de voir le nombre de personnes qui ont été attirées dans notre coin en raison de ça. Après que cela ait été médiatisé, ça n’a pas été trop long qu’on a eu plus de monde sur la glace. »