Le marché de la viande en transformation
Avec le prix élevé de la viande, les boucheries ont dû apporter des changements dans leurs méthodes de vente. Les nouvelles habitudes de consommation des clients sont venues piéger les commerces.
Dans la dernière année, la boucherie Davis et la boucherie charcuterie Lenoir et Leblanc ont fermé leurs portes à Arvida. Au bord du gouffre, les propriétaires des deux boucheries ont décidé de mettre fin à leur entreprise. « Si je paie plus cher, les clients paient plus cher. Je prends le même pourcentage de profit. Faut ajuster les prix en conséquence, on n’a pas le choix », a expliqué le gérant du département de la viande de la Boucherie St-Hilaire, Yves Villeneuve. Selon Statistique Canada, le prix de la viande a connu une hausse de 7,3% dans la dernière année.
Devant l’inflation qui frappe fort le marché de l’alimentation, les clients adoptent de nouvelles habitudes qui changent le marché. « Depuis la Covid, ça [les ventes] a terriblement changé. Les clients se dirigent tous vers les spéciaux », souligne le boucher du IGA à Jonquière, Olivier Boucher. Avant, les clients ne craignaient pas de se diriger vers le bœuf même s’il n’était pas en spécial a remarqué M. Boucher. Maintenant, le bœuf est un moins bon vendeur selon ses observations.
Les épiceries doivent trouver d’autres moyens de faire leur argent avec la viande, car les spéciaux rapportent peu d’argent. Chaque semaine, les épiceries ont une viande en gros rabais. Sur ce produit, le commerce perd de l’argent à chaque paquet vendu, tranche le boucher du IGA.
Imposer une limite pour fournir
Depuis quelque temps, les épiceries imposent une limite à leurs clients sur certains produits en spéciaux. Olivier Boucher raconte que sans ces restrictions, lui et les autres employés ne seraient pas capables de garder les comptoirs remplis. « Faut mettre des limites sinon on ne fournit pas parce que des clients peuvent partir avec dix et on ne reçoit pas tout ce qu’on commande », mentionne le boucher du IGA.
Au-delà des commerces, les fournisseurs comme Sobeys ne sont pas toujours capables d’envoyer la quantité de viande exacte demandée. Plus tôt dans l’année, IGA a fait un essai en séparant le Québec en deux. C’est-à-dire que le nord et le sud du Québec n’avaient pas les mêmes spéciaux simultanément pour être capables de fournir toutes les épiceries.
Selon Olivier Boucher, le métier de boucher devient de plus en plus ingrat avec des clients abattus par le coût de l’alimentation. La charge de travail est également devenue un défi à gérer pour les employés. Les boucheries doivent manœuvrer à travers les conséquences de l’inflation sur le marché.