Le reboisement : « Il faut être prêt à travailler fort »
Lorsque le sol se réchauffe au mois de mai, les reboiseurs s’activent. Pendant des mois, ils planteront en moyenne 3 000 arbres par jour, de manière à redonner aux forêts québécoises leur allure luxuriante.
Aline Thévard, originaire de La Baie, a fait trois saisons de reboisement. La jeune femme travaille en Abitibi pour la compagnie Plantation d’Arbres M. M. (P.A.M.M.). Sa journée commence à 5h30, lorsque le groupe quitte le campement.
La route est imprévisible. « Des fois, ça peut être 20 minutes quand les terrains sont à côté, mais ça peut aller jusqu’à deux heures de route », explique la reboiseuse. C’est le ministère des Ressources naturelles et des Forêts du Québec qui régit les terrains et les arbres qui y sont plantés.
« Ils font un aménagement qu’on dit écosystémique, donc c’est sûr qu’ils n’iront pas dénaturer la forêt, ils vont essayer de remettre ça comme c’était avant », développe le directeur général de P.A.M.M., Alexis Durand-Saddier. Depuis son ouverture en 1987, P.A.M.M. a planté près de 200 millions d’arbres au Québec.
Ce sont les reboiseurs qui contrôlent leur propre salaire. Les employés saisonniers sont généralement payés entre 10 et 25 sous par arbre planté, mais décident de leur rythme de production à chaque jour.
Armés d’un extracteur et de cassettes d’arbres, les reboiseurs plantent, plantent et replantent pendant des heures durant. À 15h, c’est le retour. Les travailleurs ne prennent pas long à se préparer pour aller dormir, afin d’être en forme pour recommencer le lendemain.
Un emploi mental plus que physique
Selon Aline Thévard, la plus grande difficulté du métier de reboiseur est sur le plan mental. « Pour être capable de faire ça, il ne faut pas arrêter de toute la journée. Tu arrives sur le terrain, s’il neige, s’il fait gros soleil et que c’est la canicule, tu plantes, s’il pleut à siaux toute la journée et que tu es détrempée, tu plantes. »
Les reboiseurs qui y prennent goût peuvent toutefois en faire une carrière. « Nos plus vieux reboiseurs, ils étaient là bien avant moi », confie M. Durand-Saddier.
Le reboisement est une expérience hors pair, révèle la reboiseuse expérimentée « Parfois, c’est un peu surchargeant de juste penser au planting, mais en même temps, tu n’as rien d’autre à penser que juste planter des arbres, t’étirer le soir et te reposer la fin de semaine avec des gens vraiment le fun. »