Un moindre mal : la réduction des méfaits

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Le centre de prévention des surdoses ouvert à Chicoutimi a su diviser une partie des Saguenéens. Malgré que ces centres aient fait leurs preuves ailleurs, l’utilité et l’efficacité de celui situé à Chicoutimi ne semblent pas suffire à mettre un terme au débat.  Pourtant, il faut soutenir ces centres qui permettraient de faire des gains humains et économiques conséquent.

Les centres comme celui de Chicoutimi appliquent le principe de réduction des méfaits. Cette philosophie consiste à se dire que puisqu’il est impossible d’empêcher les gens de consommer de la drogue, alors autant essayer de réduire les conséquences négatives qui en découlent. Peu importe ce qu’on en pense au niveau moral, il faut reconnaitre que ces organismes ont démontré leur efficacité en termes de chiffres. La Société canadienne de la pédiatrie explique que « les approches de réduction des méfaits réduisent considérablement la morbidité et la mortalité reliées aux comportements hasardeux pour la santé. Par exemple, dans les régions où on a adopté des programmes d’échange de seringues, la séroprévalence au VIH a connu des diminutions annuelles moyennes par rapport aux régions où ces programmes ne sont pas implantés ».

 

Un mal pour un bien

Beaucoup considèrent qu’il serait fondamentalement mal d’aider les toxicomanes dans la prise de leurs substances. Pourtant, le principal avantage est que c’est moins dangereux pour le consommateur. L’équipement de consommation (seringues, pailles, pipes…) usagé et/ou en mauvais état peut être très dangereux. C’est pourquoi « la réduction des méfaits peut se traduire notamment par la distribution de matériel de consommation afin de prévenir la transmission d’infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) », indique le CIUSSS de la Capitale-Nationale. Des maladies qui d’ailleurs, pourraient ensuite être transmises à des non-consommateurs.

 

Mieux vaut prévenir que guérir

De plus, l’aide qu’apporte le centre, surnommé la Baraque, est très bénéfique pour le reste de la société. Si les toxicomanes se blessent davantage, alors ils feront plus appel aux services d’urgence. Le fait de leur éviter ces blessures signifie que les services de santé (urgences, ambulances…) seront moins engorgés et que d’autres qui en ont besoin rapidement pourront obtenir l’aide qu’il leur faut. Il suffit de jeter un œil aux endroits où ces centres sont déjà installés, comme la Suisse, qui n’a connu aucune surdose dans ces centres depuis leur fondation.

C’est une solution qui permet de faire économiser des ressources au gouvernement. Un projet de quatre centres à Montréal a été étudié et il coûterait 3,2 millions la première année et 2,7 millions pour les années suivantes. Malgré ces coûts semblant élevés, le directeur de la santé publique de Montréal, le Dr Richard Massé est catégorique, « nous avons fait une estimation du coût que représenteraient ces quatre sites sur les 20 prochaines années […] Notre conclusion est que le projet est rentable, d’un point de vue financier, en quatre ans seulement. » Si cette solution est plus humaine, plus sécuritaire, plus économique et qu’elle a fait ses preuves, alors difficile de croire qu’il y ait vraiment de la place pour un débat.

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