Saguenay–Lac-Saint-Jean : au cœur de la science-fiction
Les codes de la science-fiction changent alors que des auteurs régionaux se mettent à écrire dans ce style. Les contextes postapocalyptiques où les personnages doivent s’isoler et revenir à des méthodes de survie moins modernes sont « parfaits pour écrire des histoires qui se déroulent en région », explique l’auteur Gabriel Marcoux-Chabot.
Pour expliquer ce gain de popularité, l’auteur suggère de se pencher sur les thèmes abordés par les œuvres plus récentes. « Notre imaginaire de SF est de plus en plus lié à des catastrophes », raconte-t-il. Alors qu’on traitait auparavant de thèmes comme les robots ou les voyages spatiotemporels, on écrit désormais davantage à propos de virus meurtriers ou de mondes postapocalyptiques ravagés par la guerre ou des désastres naturels. « On rejoint les préoccupations de beaucoup de gens », souligne l’auteur. Selon lui, le mouvement risque de continuer à gagner en popularité, car il permet aux gens de faire face à des questions actuelles importantes.
Qu’en est-il du Saguenay ?
« Ce n’est pas tout le monde qui peut écrire de la science-fiction », reconnaît la directrice générale du salon du livre, Sylvie Marcoux. Bien qu’elle considère la SF comme un style littéraire « un petit peu plus niché », elle tient en haute estime les auteurs régionaux qui s’en imprègnent. Selon elle, les auteurs jeannois ont beaucoup contribué au récent essor du style au Saguenay. On peut entre autres citer Mathieu Villeneuve qui s’est associé à d’autres collègues bleuets afin de publier un recueil de nouvelles futuristes se déroulant dans la région. Ce dernier, intitulé Apocalypse Nord, a réuni plus d’une douzaine de contributeurs.
Parmi eux, Gabriel Marcoux-Chabot estime que la science-fiction « prend de plus en plus d’ampleur ». « Il y a une époque où c’était considéré comme une espèce de sous littérature », rappelle l’auteur. À son avis, c’est grâce à des auteurs et autrices talentueux comme Élisabeth Vonarburg, lauréate de plusieurs prix Aurora et Boréal, que la SF a su gagner en crédibilité et a pu se démocratiser.