Balado : attention à la désinfo!
N’importe qui, n’importe quand peut prendre son téléphone, enregistrer sa conversation et la diffuser sur les réseaux sociaux. C’est le phénomène des balados. À l’abri de toutes règles, la désinformation peut s’y propager de manière incontrôlée.
« C’est comme sur les médias sociaux, il va falloir comme auditeur développer son sens critique, parce qu’il n’y a personne qui autoréglemente, qui gère les balados qui sont mensongers », explique le professeur de radio à l’École supérieure en Art et technologie des médias Blaise Gagnon.
La radio est régie par le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) qui s’assure que toutes les lois et tous les règlements établis soient respectés et mis en place. Les balados quant à eux n’ont pas de cadre à suivre pour être diffusés. Cela crée une immense vague de contenu non vérifié et n’importe qui peut consommer et propager ces informations litigieuses.
Semer la controverse
L’animateur Joe Rogan a été pointé du doigt en 2022 après avoir découragé les jeunes américains à se faire vacciner via son balado The Joe Rogan Experience. Après cette controverse, plusieurs artistes tels que Neil Toung, Gilles Vigneault et Joni Mitchell ont décidé de se retirer de Spotify puisqu’ils accusaient la plateforme de propager de la désinformation sur la COVID-19 et n’endossaient pas les balados qui y circulaient.
La plateforme s’est défendue en affirmant que de bannir des émissions brimerait la liberté d’expression. Elle a en revanche eu l’initiative d’insérer des liens vers des pages d’informations scientifiquement vérifiées sous tout contenu lié à la COVID-19.
Faire un tri, comment?
« Il y a environ 3 500 épisodes de balados qui naissent chaque jour sur la planète, c’est énorme. Les animateurs n’ont pas le choix de se démarquer pour se faire connaitre. Plus il va avoir du contenu, plus les gens vont en demander et plus les gens vont vouloir de la qualité », déclare le président, producteur et scénariste chez Balado Boréal Carl Gaudreault.
Selon Blaise Gagnon, c’est le travail des journalistes de débusquer les balados qui transmettent de fausses informations. Ils sont les mieux placés pour dénoncer ce genre de situation.