Le sport au-delà des préjugés

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Victor Tremblay a débuté le patin à l’âge de trois ans dans le club Les fines lames de Chicoutimi.

3« Je ne veux plus faire de patin, c’est un sport pour les filles. » Ce sont les mots que Victor Tremblay a dits à sa mère à l’âge de 6 ans. Et ce n’est probablement pas un cas isolé.  

« À cet âge-là, il voulait juste être un petit gars comme tout le monde. On a respecté son choix, par contre quand il a vu un spectacle de patin deux ans plus tard, il a voulu recommencer et cette fois-ci pour le sport et non pour le genre », déclare la mère de Victor, Véronique Lord.

Maintenant âgé de 12 ans, Victor est le seul garçon dans le club Les fines lames de Chicoutimi, mais également le seul de la région à compétitionner en patinage artistique dans sa catégorie.   « Pour moi, c’est normal d’être le seul garçon, je n’ai jamais connu autre chose. À part quand je vais aux nationaux, là il y en a d’autres, mais ici quand je m’entraine je suis le seul. Parfois c’est poche parce que je n’ai personne avec qui compétitionner, j’aimerais ça qu’il y en ait d’autres », explique-t-il.

Une origine pas si féminine 

L’origine de la danse sur glace est bien différente de ce qu’on connait aujourd’hui. Au XIXe siècle ce sport était réservé aux hommes, selon le site Conseil sport de l’entreprise Décathlon. La célèbre figure Axel porte d’ailleurs toujours le nom d’un patineur. C’est en 1902 que la première femme a su faire sa place et obtenir la deuxième position aux championnats du monde.

Avec le temps, le sport s’est féminisé avec des costumes à paillettes et des routines élégantes. Ce côté artistique du sport a apporté son lot de préjugés et son association au genre féminin. Par peur de perdre leur masculinité ou leur virilité, plusieurs n’osent pas choisir ce sport.

« Les garçons sont essentiels. Très souvent, c’est grâce à eux si on réussit à faire des portées spectaculaires », rapporte l’entraineuse de Victor, Paméla Morin.

Un problème d’éducation

« Le problème vient généralement des papas qui craignent la féminité du sport. Pour plusieurs, lorsqu’ils ont un petit gars, ils vont tout de suite penser à l’inscrire au hockey. Mais il y a vraiment moyen d’avoir une routine et une chanson plus masculine », déclare Paméla Morin.

La mère de Victor a mentionné qu’elle a toujours voulu éduquer ses enfants de façon non genrée et ne jamais imposer quoi que ce soit. Cependant, lorsqu’elle a inscrit ses enfants à l’école, elle a rapidement compris que ce ne sont pas tous les parents qui ont eu le même raisonnement qu’elle.

« À la maison, on n’a jamais dit sport de gars ou de fille ni couleur de gars ou couleur de fille. On a toujours voulu être non genrés. J’ai un de mes garçons que sa couleur préférée était le rose et lorsqu’il est arrivé à la garderie, un autre petit gars lui a dit que c’était une couleur de fille », explique la mère Véronique Lord.

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