Quand la vie ne tient qu’à un fil
« J’avais l’impression de vivre sur du temps emprunté », raconte Véronique Dallaire, qui a passé huit jours dans le coma après avoir subi une double greffe au foie et au cœur. C’est avec beaucoup d’émotions qu’elle partage l’histoire d’une malformation qui l’a suivie toute sa vie et qui aurait bien pu la lui prendre.
« Cette journée-là, je t’avouerais que je me suis écroulée […] je m’en souviendrai toujours », témoigne Véronique. C’est ainsi qu’elle décrit le 13 décembre 2022, jour où elle a appris que l’hôpital avait reçu des organes compatibles. Une nouvelle incroyable pour elle et son conjoint, mais qui comportait également son lot de stress et de risques. « Au fond, c’était pas mal plus de stress qu’autre chose », admet-elle.
Une périlleuse intervention
Née sans ventricule droit, il avait toujours été clair que Véronique aurait un jour besoin d’une greffe. C’est finalement le 15 décembre 2022, à l’âge de 26 ans, que le moment est venu. Il a fallu se déplacer jusqu’à Montréal afin de subir l’opération qui changera sa vie. « Mon chum était dans le char alors que je n’étais pas encore levée […] il devait être stressé autant que moi », raconte-t-elle en ricanant pour adoucir l’atmosphère.
Bien que l’opération se soit bien passée, un problème s’est déclaré peu après lorsque les plaies ont enflé, empêchant la cicatrisation. La jeune femme subit donc une seconde chirurgie le 18 décembre, jour de son 27e anniversaire. Avant la première intervention, les médecins avaient estimé qu’elle passerait de quatre à cinq jours dans le coma. Finalement, son coma aura duré huit jours. Un moment difficile pour ses proches. « Il n’a pas dormi pendant un bout parce qu’il était trop stressé », dit-elle à propos de son conjoint, Steven Bouchard. « L’attente, c’est du stress et être émotif 24 heures sur 24 », rajoute-t-il.
Pour lui, cette attente a été une véritable torture. « Si toute notre histoire était à revivre demain matin, je le ferais, débute-t-il, sauf la partie où elle dormait, j’aurais voulu dormir tout le long pour ne pas revivre les cauchemars que j’ai vécus », conclut-il. Malgré une expérience difficile qui semble l’avoir profondément marqué, il a tendance à se focaliser sur le positif qui en a résulté. « Ça nous a rapprochés beaucoup et ça a rendu le couple plus solide », a-t-il fièrement déclaré.
Une aide précieuse
Lorsque Véronique explique comment elle a surmonté cette épreuve, elle cite avant tout les proches qui l’ont soutenue. Son père, résidant à Sherbrooke, a couru jusqu’à son chevet dès qu’elle est arrivée à Montréal. Sa sœur a fait de même. Finalement, c’est son petit-ami depuis bientôt sept ans, Steven, qui l’aura accompagnée depuis le début. « Quand on s’est rencontré, je lui ai dit moi j’ai ça, ça et ça, soit tu pars, soit tu restes […] il est resté », raconte-t-elle.
« Ils [ses proches] se sont tous rapprochés », explique-t-elle. Selon Steven, c’est effectivement ce qui lui a permis de tenir. Lors de l’interminable attente, le père de Véronique a plusieurs fois emmené son gendre faire des activités comme du quatre roues afin de lui remonter le moral. De plus, la relation entre Steven et sa belle-sœur est ressortie bonifiée par cette expérience. « Avant, on ne s’entendait pas très bien […] comme chat et chien […], mais cette histoire-là ça nous a créé des liens. »