Consultations sur l’avenir de la forêt : les réactions sont mitigées

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Le gouvernement québécois avait annoncé en novembre 2023 la mise en place d’une consultation publique nationale pour se pencher sur l’avenir de la gestion des forêts de la province. (Photo : Victor Carré)

Les tables de réflexion sur l’avenir de la forêt entamées par le gouvernement québécois en février dernier créent des réactions mitigées. Certains pensent qu’elles déboucheront à des solutions sur le long terme, tandis que d’autres croient qu’elles établiront des moyens peu concluants en fonction des prochaines années.

Répartie sous 12 tablées régionales, ces consultations abordent cinq grandes thématiques : l’aménagement durable et la productivité des forêts, l’approvisionnement en bois, la conciliation des usages, le développement économique et les retombées régionales ainsi que les partenariats avec les peuples autochtones. Ces rencontres permettront ensuite au gouvernement d’établir une vision globale de la situation pour déterminer des solutions pour optimiser la gestion des forêts du Québec dans l’avenir.

Pour le propriétaire de l’entreprise Forestières A.D Fortin, Donald Fortin, la démarche entreprise par le ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) ne proposera pas vraiment de remèdes miracles pour les années qui viendront. « Il y a beaucoup de variables qui sont changeables année après année, comme les saisons et la température », soulève le patron de cette entreprise implantée à Saint-Edmond-les-Plaines au Lac-Saint-Jean.

Parmi les nombreux thèmes abordés dans ces rencontres, il y a notamment la cueillette de bois brûlé à la suite de feux de forêt qui retient l’attention de M. Fortin. Il croit que c’est une des avenues qui devrait être pris dans le futur. « Il n’est peut-être pas de la même qualité que du bois vert et prêt à être récolté, mais il peut tout de même être utilisé dans les différentes industries de transformation du bois si on le récolte à temps avant qu’il soit trop endommagé par les insectes et qu’il devienne trop sec », explique celui qui est aussi représentant pour le Lac-Saint-Jean pour l’Association québécoise des entrepreneurs forestiers (AQEF).

La plus récente loi par rapport à la gestion de la forêt est entrée en vigueur en avril 2013 sous le gouvernement de Pauline Marois. (Photo : Victor Carré)

La plus récente loi par rapport à la gestion de la forêt est entrée en vigueur en avril 2013 sous le gouvernement de Pauline Marois. (Photo : Victor Carré)

Résolu à l’écoute  

De son côté, Produits forestiers Résolu (PFR), joueur important dans l’industrie des pâtes et papiers au Saguenay–Lac-Saint-Jean, voit positivement la tenue de ces consultations. « Nous considérons qu’elles sont cruciales pour l’avenir de la forêt québécoise ainsi que pour celui de notre industrie », explique le vice-président aux affaires publiques de PFR pour l’Est du Canada, Louis Bouchard. Il mentionne également que son organisation suit de très près ces réflexions et qu’elle y participe activement.

Il espère que ces rencontres avec les acteurs du milieu permettront de ressortir des éléments qui donneront des pistes à Résolu sur plusieurs aspects dont les pratiques d’aménagement du territoire, la préservation de la biodiversité, ainsi que la cohabitation entre tous les bénéficiaires des zones forestières, dont les Premières Nations.

Une pratique saluée

Alliance forêt boréale salue la pratique de consultation initiée par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette-Vézina. Le principal cheval de bataille abordé par l’Alliance lors de la consultation au Saguenay-Lac-Saint-Jean qui a eu lieu le 27 février dernier était de revoir le régime forestier ainsi que le système de gouvernance présentement en vigueur qui ne fait pas le travail selon eux. « On voudrait que la gestion forestière soit décentralisée et qu’elle soit gérée par les gens présents dans les régions forestières. Le gouvernement pourrait établir des balises communes », explique le directeur général de l’Alliance forêt boréale, Albé Gauthier.

D’ici là, les tables de concertation s’échelonneront jusqu’en avril prochain. Elles se tiendront dans les différentes régions administratives du Québec touchées de près ou de loin par l’industrie forestière.

 

 

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