Une clientèle beaucoup plus jeune et anxieuse dans les écoles pour adultes

Environ 50% des jeunes souffrent de problèmes d’anxiété dès leur entrée à l’école des adultes selon trois établissements de la région. (Photo : Alexis Dumont)

Une augmentation marquée du nombre de jeunes de 16 à 20 ans a été observée dans les écoles pour adultes de la région au cours des dernières années. Il s’agit d’un défi supplémentaire pour les Centre de formation générale des adultes (CFGA) qui doivent ajuster leurs mesures pour venir en aide à une clientèle plus jeune arrivant avec des difficultés scolaires et des problèmes d’anxiété à la hausse.

Les écoles pour adultes sont une option de plus en plus choisie par les jeunes n’étant pas en mesure de terminer leur parcours d’études secondaires dans les délais réguliers. Plusieurs préfèrent continuer et terminer leur secondaire 5 en profitant des nombreuses mesures instaurées dans les CFGA pour venir en aide à leurs étudiants.

L’augmentation de cette clientèle a des bons comme des mauvais côtés selon une conseillère en orientation du CFGA de Jonquière, Céline Bilodeau. « C’est une bonne chose pour nous, ça veut dire que les jeunes nous font confiance et qu’ils croient aux outils qu’on offre. Cependant ça nous force à se questionner sur le niveau d’encadrement offert dans les écoles secondaires », commente-t-elle.

Pour les étudiants, l’arrivée dans un CFGA est l’occasion de finir leurs études secondaires dans un établissement ou le rythme scolaire est adapté à leurs besoins personnels. « On a la chance de pouvoir avancer à notre rythme en fonction de nos difficultés. Cela aide à gérer notre degré de stress, moi quand je suis arrivée j’étais stressée, mais ici tu avances à ton rythme, il n’y a pas d’intimidation comparativement au secondaire donc ça nous aide beaucoup », explique une étudiante au CFGA de Jonquière Carole-Anne Cossette.

Un niveau d’anxiété qui inquiète

Une des tendances remarquées par quatre établissements scolaires pour adultes de la région, consultés par La Pige, est le taux d’anxiété élevé chez les nouveaux étudiants, principalement chez les jeunes de moins de 20 ans. « Près de la moitié de nos jeunes si ce n’est pas plus ont des troubles anxieux dès leur arrivée dans nos écoles », explique Céline Bilodeau. Les psychoéducatrices sont beaucoup plus sollicitées que par le passé dans le but de venir en aide aux jeunes.

Plusieurs étudiants arrivent dans leur nouvelle école après avoir vécu des situations d’intimidation ou encore après avoir été victimes de problèmes familiaux. Une situation qui ajoute aux problèmes observés. « C’est incroyable le nombre de jeunes malheureusement touchés par ces problèmes d’anxiété, notamment depuis la pandémie », explique un surveillant et remplaçant régulier au CFGA d’Alma, Frédéric Dufour.

L’établissement s’efforce de trouver différentes techniques dans le but d’aider les jeunes à lutter contre ce problème. « On fait plusieurs rencontres individuelles avec eux, les enseignants sont également très présents, ils ont un espèce de rôle de psychoéducateur même parfois », explique M. Dufour.

De nouveaux changements sont adoptés

Au CFGA de Chicoutimi, un nouveau poste a été créé spécialement cette année dans le but de comprendre cette nouvelle vague d’étudiants dans les établissements scolaires pour adultes. « On a créé un nouveau poste, celui d’agent à la persévérance scolaire, dans le but de comprendre pourquoi les jeunes quittent les écoles secondaires pour venir ici », explique l’agente au développement au CFGA des Rives-du-Saguenay à Chicoutimi, Marie-Lou Boulianne. Avec l’ajout de ce nouveau poste, l’établissement souhaite analyser en profondeur les comportements des jeunes pour essayer de leur offrir les meilleures mesures possibles.

Un souhait semble unanime pour les intervenants des établissements : essayer de réduire ce taux d’anxiété chez ces nouveaux étudiants. « On essaye de leur faire faire du sport pour leur changer les idées, le but étant de faire baisser cette tendance dans les prochaines années », conclut M. Dufour.